Bien sur, M'ssieur Etienne, je suis bien d'accord avec toi...
(Mon message n'avait pas vocation à démontrer quoique ce soit, d'ailleurs, c'était juste un témoignange de ma propre expérience)...
Par contre.....
Un petit exemple : La façon de jouer deux notes consécutives en tirant les deux avec l'archet, entre les deux l'archet revient comme un ressort, la note qui correspond à ce léger poussé est muette (je ne sais pas si c'est explicite par écrit). Ça donne un swing qui marche très bien et qu'en trad on fait dans les ridées par exemple, que je retrouve chez plein de violonistes pour qui c'est bien sûr inné. Et bien ça un classique, ça ne fait pas partie de son langage, et il ne l'invente pas. Ça s'explique, ça s'apprend, ça se bosse jusqu'à être un effet naturel, inné. Et le père Blanchard, autant je te rejoins je trouve ça aberrant de recopier un chorus de Grapelli, autant je trouve qu'il a le mérite de savoir décoder ce genre d'effets d'archet dans son bouquin.
Là-dessus, j'aporterais quelques "bémols" : Je vois très bien l'effet dont tu parles, le "problème" est que, comme tu le dis, si tout le monde attrape cet effet-là de cette manière-là
(pour garder ton exemple, mais il y en a bien d'autres, évidemment), tout le monde sonne pareil ! Il n'est qu'a écouter les violonistes qui sortent des écoles de jazz...
Cette standardisation - et même cette façon d'apprendre un effet, me semble déplacé pour cette musique, où, selon moi (mais encore une fois je ne détiens aucune vérité), chacun y amène sa propre patte (le devrait, en tout cas)...
Attention, ça n'empêche pas de le faire très très bien, mais il y a, à mon sens, quelque chose qui "manque", quelque chose qui fait qu'on ne reconnait pas entre eux - par exemple - les violonistes qui ont appris le swing de cette manière...
Chacun sa démarche, et tout est respectable de la mème manière, mais je trouve personnellement cela un peu dommage.
On n'a plus, maintenant, chez les violonistes "formés" au jazz (ou en tout cas au phrasé swing), ces différences évidentes entre un Grappelli, un Stuff Smith, un Joe Venuti... ou Michel Warlop, Svend Assmussen, Ray Nance, Eddie South, et j'en passe...
Chacun d'eux est reconnaissable dès les premières notes ; en tout cas, on sait que ce n'est pas le même mec qui joue...
Chacun d'eux avait appris et developper son phrasé à sa propre manière, et surtout, leur "souci" principal est de raconter une histoire, chose qu'on oublie presque totalement en "école" de jazz...
Maintnenant, je trouve que tout le monde phrase - et surtout "sonne" - un peu pareil...
L'effet d'archet dont tu parles (les notes muettes), on le retrouve en effet chez plein de violonistes, mais de tellement de manières différentes...
J'ai matté des dizaine de vidéo de Grappelli, et il surprenant de le voir jouer une phrase (plutot un petit bout de phrase, un "plan", si on veut) dans laquelle, par exemple, cet effet est intégré, et de revoir le même plan dans une autre version, mais cette fois sans la note muette, et pourtant... la même sensation de swing !!
Je crois que si il y avait un travail à faire sur un chorus de Grapp, ce serait par exemple sur celui de minor swing de 1937, ou il est intéressant de voir qu'il swing aussi bien avec les notes muettes "présentent" dans l'enregistrement original que sans !
Enfin bref, tout ce que je dis là, c'est en vrac !!
Ce que je veux dire - pour tenter de synthétiser - c'est que tout ça, bien évidemment, ça ce bosse (et pas qu'un peu !), mais à mon sens pas avec des recettes reproductibles (en tout cas, pas QUE) ; sinon, on "frise" l'uniformisation, et c'est bien dommage pour des musiques comme ça...