Publié : mer. 13 avr. 2005 14:00
Bonjour amis du violon...
J'ai trouvé un référenciel des compositeurs ayant écrit pour notre fidèle compagnon à 4 cordes...
Bonne lecture (j'avoue que c'est une sacrée tartine loll
, mais très intéressant
)
Violonistiquement votre,
Opheleea
<span style='color:purple'>Dictionnaire des compositeurs</span>
N.d.A. Certains compositeurs, ayant peut-être davantage marqué l'Histoire du violon par leur talent d'interprète, figureront au chapitre "Violonistes".
Achron Joseph : violoniste et compositeur russe (naturalisé américain en 1930), né à Losdseje (Pologne) le 13 mai 1886, mort le 29 avril 1943 à Hollywood. Fit ses études au Conservatoire de Saint-Pétersbourg dans la classe de Léopold Auer. Professeur de violon et de musique de chambre de l'Union des Artistes de Leningrad. S'expatrie aux Etats-Unis en 1925. Auteur de la célèbre Mélodie hébraïque (1911) et de nombreuses autres œuvres pour violon (le 2e concerto lui a été commandé par Jascha Heifetz, qui l'a créé en 1939).
Albinoni Tomaso (I-1671 / 1750). Auteur de quelques sonates pour violon, est surtout connu pour ses autres compositions (Concertos, Magnificat, Cantate, nombreuses sonates... et d'une cinquantaine d'opéras).
Allende-Saron Pedro'Humberto (CHL- 1885 / 1959) : compositeur ayant reçu le Prix National des Arts, ayant écrit un concerto pour violon (inédit).
Aspelmayer Franz (A-1728 / 1786). Auteur de sonates et d'un concerto pour violon.
Auric (F-1899 / 1983). Auteur d'une sonate pour piano & violon (1936).
Bach : né à Eisenach (Allemagne) le 21 mars 1685 dÂ’une famille de musiciens, Jean-Sébastien Bach est envoyé à Là¼neburg en 1700 pour chanter dans la chorale de lÂ’église et y jouer du violon. A 18 ans, il occupe son premier poste à Arnstadt : organiste de lÂ’église Saint-Boniface (qui porte aujourdÂ’hui son nom). En 1708, il est nommé organiste du Duc de Weimar, mais il participera de nombreuses fois aux cérémonies officielles en tant que violoniste et claveciniste. Maà®tre de chapelle du Prince Leopold à Kà¶then en 1717, il se fixe ensuite définitivement à Leipzig sept ans plus tard. A Weimar, il écrit surtout de la musique dÂ’église, mais à Kà¶then, on lui demanda de la musique profane : ces œuvres comprennent - entre autres - les six concertos brandebourgeois, les "Suites françaises" et les "Suites anglaises" (qui reflètent lÂ’influence de Couperin), des Préludes et Fugues pour clavecin... En 1723, il est choisi pour être le "Cantor" de la Schola de Saint-Thomas. A lÂ’apogée de son talent, il reprend ses compositions de musique sacrée. En 1747, il est invité à jouer devant Frédéric le Grand, ce quÂ’il considère comme lÂ’un des événements marquants de sa vie. Mais sa vue baisse depuis des années. Opéré successivement en mars et avril 1750 de façon désastreuse, il devient complètement aveugle et reste très affaibli. Il succombe le 28 juillet 1750 à l'âge de 65 ans. Son inhumation a lieu trois jours plus tard dans l'église Saint-Jean de Leipzig. Quoique fort apprécié de ses contemporains, il était à cette époque, beaucoup plus célèbre comme organiste virtuose que comme compositeur. Un mot concernant son œuvre pour le violon : 3 Sonates et 3 Partitas pour violon seul, 6 sonates pour clavecin & violon, 2 sonates pour violon & basse continue, 2 concertos pour violon et cordes, un concerto pour 2 violons et cordes (tout cela écrit vers 1720). Mentionnons aussi un concerto en Ré Majeur pour violon & orchestre (dont on n'a retrouvé qu'une partie), un concerto pour 3 violons et un concerto pour hautbois & violon (les originaux ont été perdus : seuls des arrangements pour clavecins & cordes ont été retrouvés).
Bartà³k : Béla Viktor Jà¡nos Bartà³k est né le 25 mars 1881 en Hongrie à Nagyszentmiklà³s (situé de nos jours en Roumanie). Il prend ses premières leçons de piano à 6 ans sous la direction de sa mère, puis de Là¡szlà³ Erkel (1894 / 1899) à Pozsony (aujourd'hui Bratislava), et à l'Académie Royale de Musique de Budapest (1899 / 1903) où il fut l'élève de Istvà¡n Thomà¡n (piano) et de Jà¡nos Koessler (composition). Ses débuts en public datent de 1891 : c'est un petit pianiste qui vient tout juste d'avoir 10 ans, interprétant une sonate de Beethoven et (déjà !) une de ses compositions (Le Cours du Danube). Mais sa 1ère œuvre importante est le poème symphonique Kossuth (nom d'un des chefs de l'insurrection hongroise de 1848, qui amena la 1ère République de ce pays) créé à Manchester en 1904 sous la direction de Hans Richter. Nommé par la suite professeur de piano au conservatoire de Budapest en 1907, il conserve ce poste jusqu'en 1934. Inspiré tout d'abord par Brahms, Dà³hnanyi, Wagner, Liszt, puis Strauss, et surtout par le folklore de l'Europe centrale et des Balkans, il écrira en 1928 : "Chacune de nos mélodies populaires est un véritable modèle de perfection artistique". Il aurait noté et enregistré (sur rouleaux phonographiques) près de 10000 mélodies hongroises, roumaines, ukrainiennes, bulgares, turques, slovaques... Citons quelques œuvres qui ont établi sa célébrité : 1 opéra Le Château de Barbe-Bleue (1911, créé en 1918), 2 ballets Le Prince de bois (1917) et Le Mandarin merveilleux (1919, créé en 1926), 2 suites pour orchestre, Musique pour cordes percussion et célesta (1936), Divertimento pour cordes (1939), Concerto pour orchestre (1943), 3 concertos pour piano, 1 pour deux pianos, 2 pour violon, 1 pour alto (inachevé à sa mort), de nombreux chants populaires, les fameuses Danses Roumaines, Danses Hongroises... ainsi qu'une Méthode de piano (1913). Dans une lettre datée d'avril 1938, il parle des "jours horribles durant lesquels l'Autriche a été attaquée... nous sommes sous la menace de voir la Hongrie se livrer aussi à ce régime de pillards et d'assassins. La question n'est plus que de savoir quand et comment. Comment après pourrais-je vivre dans un tel pays... c'est mon devoir de m'expatrier, si cela est encore possible". Après une tournée de concerts effectuée aux Etats-Unis avec le clarinettiste de jazz Benny Goodman et le violoniste Joseph Szigeti (création de Contrastes, œuvre composée en 1938), Bartà³k s'expatrie pour fuir le régime nazi. Il arrive à New-York le 29 octobre 1940. Chargé de recherches à la Columbia University, il fait plusieurs conférences, donne également des cours et quelques concerts. Mais les deux années qui suivent sont très difficiles, comme le montre sa lettre du 31 décembre 1941 : "Graduellement, par mes livres et mes articles, j'arrive au rang d'écrivain anglais. Je n'aurais jamais eu l'idée que telle aurait été la fin de ma carrière. Par ailleurs, ma carrière de compositeur est pratiquement finie. Le quasi boycott de mes œuvres par les orchestres connus continue : aucune exécution d'ouvrage ancien ni nouveau. C'est une honte, pas pour moi, bien sà»r". Le 21 janvier 1943 a lieu son dernier concert public, à l'occasion duquel sa Sonate pour 2 pianos et percussion, dans sa version orchestrée, est critiquée de dogmatisme et d'aridité. Les hongrois de New-York (Frigyès, Fritz-Reiner, Szigeti...) lui apportent une aide précieuse. Grâce à eux, le chef d'orchestre russe Serge Koussevitsky lui commande le Concerto pour orchestre (1943) et le violoniste Yehudi Menuhin la Sonate pour violon seul (1944). De nombreuses autres commandes suivent alors, mais il n'a que le temps d'achever son 3e concerto pour piano. Il meurt de leucémie le 26 septembre 1945 au West Side Hospital de New-York, après avoir confié à son médecin : "Je dois partir et j'ai encore tant à faire".
Bazzini Antonio : né le 11 mars 1818 à Brescia. Elève de Rodolphe Kreutzer. Violoniste et compositeur, il joua pour Paganini à lÂ’âge de 18 ans. Il effectua de nombreux voyages en Allemagne (où il fit la connaissance de Mendelssohn et Schumann), au Danemark, en Espagne et en France (série de concerts à Paris en 1853). Professeur (1873) puis directeur (1882) du Conservatoire de Milan. Auteur de plusieurs pièces pour violon, dont la célèbre Ronde des Lutins. Donna son nom à un Stradivarius (probablement de 1715), qu'il conserva jusqu'à sa mort, le 10 février 1897 (à Milan).
Beethoven : né à Bonn en 1770. On connaà®t la date du baptême de Ludwig van Beethoven - le 17 décembre - mais pas la date précise de sa naissance (le 16 ou le 17, peut-être même le 15). Comme l'indique son nom, sa famille est d'origine flamande. C'est son grand-père, maà®tre de chapelle de l'Electeur, qui s'établit à Bonn. Son père, également musicien de la Cour, lui enseigne le violon, le piano et l'orgue. Enfant prodige, il donne son premier concert à l'âge de 8 ans, dans l'académie de Cologne. L'année suivante, il est confié à Christian Neefe, organiste de la Cour. A 14 ans, il obtient un emploi d'organiste de la Chapelle électorale, puis celui d'altiste dans l'orchestre de la Cour. Sous la protection d'amis dévoués - tel que le comte Waldstein - il est introduit dans les familles nobles comme maà®tre de musique. C'est à cette époque qu'il écrit ses premières œuvres et qu'il se fait apprécier comme pianiste et improvisateur. A 26 ans, ayant fait la connaissance de Haydn, Salieri, Mozart, il s'installe définitivement à Vienne, où il est applaudi dans les salles de concerts les plus aristocratiques. Malheureusement, en 1798, apparaissent les premiers symptômes de la surdité. Cette infirmité dramatique l'empêche d'enseigner, de diriger un orchestre... mais pas de composer. Sa renommée devient internationale, et il reçoit les visites de Rossini, Schubert, Weber... et du jeune Liszt. Ses dons exceptionnels, ainsi que le travail considérable accompli, font de lui l'un des plus grands compositeurs qui aient jamais existé. Toute sa musique témoigne d'une extraordinaire richesse de sentiments : joie ou douleur, tranquillité et paix, frayeurs de la guerre, gloire ou désolation. A partir de 1825, la maladie ne le lâche plus. Le foie, l'estomac ainsi que des rhumatismes le font de plus en plus souffrir. Il meurt le 26 mars 1827 à Vienne. Un cortège de vingt mille personnes suit ses obsèques. En 1888, ses restes sont exhumés et transportés au Grand Cimetière de Vienne, à côté de ceux de Schubert. Ses œuvres sont nombreuses : 2 messes, 9 symphonies, 5 concertos pour piano, un triple concerto (pour violon, violoncelle et piano), une cinquantaine de sonates, une trentaine de trios et quatuors, une centaine d'arrangements sur des chants irlandais, écossais et gallois, "Le Christ au Mont des Oliviers", "Fidélio", "Les Créatures de Prométhée" ainsi que des ouvertures et de la musique de scène pour "Coriolan", "Les Ruines d'Athènes", "Egmont". Le Concerto pour violon (opus 61, en Ré Majeur) a été créé au Grand Théâtre de Vienne le 23 décembre 1806 par le violoniste Franz Clement, ce concerto - longtemps réputé injouable - ne s'impose sur le plan international qu'après plusieurs dizaines d'années, grâce notamment à Josef Joachim (1831-1907). Le dédicataire n'est autre qu'un ami d'enfance (et violon solo de l'Orchestre de Vienne) de Beethoven : Stephan von Breuning (1774-1827). Le manuscrit original est conservé à la Bibliothèque Nationale d'Autriche.
Bernstein : né le 25 aoà»t 1918 aux Etats-Unis à Lawrence (Massachusetts), Leonard Bernstein fait des études de composition à Harvard, puis de piano (classe d'Isabella Vengerova), d'orchestration (classe de Randall Thomson) et de direction d'orchestre (classe de Fritz Reiner) à Philadelphie. Chef du prestigieux New York Philharmonic Orchestra en 1958, il est également l'auteur de nombreuses œuvres pour lesquelles il s'est largement inspiré des musiques populaires américaines. Auteur d'une Sérénade (1954) pour violon, orchestre à cordes & percussions, son œuvre la plus connue est la musique du film West Side Story (1957), dont est issu "America". Bernstein est mort le 14 octobre 1990 à New York.
Berwald : suédois, né le 23 juillet 1796 à Stockholm, Franz Adolf Berwald est d'origine allemande. Se produisit en concert dès l'âge de 10 ans en tant que violoniste. Membre de la Chapelle Royale de Suède à 16 ans, membre d'honneur du Mozarteum (Salzbourg-1846), membre de l'Académie Royale de Suède (1864), professeur de composition au Conservatoire de Stockholm (1867), sa musique (et notamment son concerto pour violon) fut remise en vogue par le violoniste Henri Marteau. Mort à Stockholm le 3 avril 1868.
Biber : violoniste et compositeur autrichien, Heinrich Ignaz Franz von Biber est né à Wartenberg (Bohême) le 12 aoà»t 1644. Il fait ses études à Vienne, probablement auprès de J. H. Schmelzer. Il est nommé violoniste à la cour du Prince-évêque d'Olmà¼tz (poste qu'il occupe jusqu'en 1670), puis à la cour du Prince-évêque de Salzbourg, où il devint Maà®tre de chapelle en1684. Anobli par l'Empereur en 1690, il jouit d'une excellente réputation auprès de ses contemporains. Ses recherches permirent de faire évoluer considérablement la technique du violon (utilisation des doubles cordes, scordatura...). Il est considéré comme le fondateur de l'école viennoise de violon. Biber est mort le 3 mai 1704 à Salzbourg. Parmi ses œuvres, citons plusieurs opéras (dont un seul - celui de 1687 - est parvenu jusqu'à nous), de la musique d'église (messes, requiem, offertoires, vêpres...), 16 sonates pour violon seul (1674), 8 sonates pour violon et basse continue (1681).
Bliss Arthur (Sir) : né à Londres le 2 aoà»t 1891. Fit ses études auprès de Vaughan Williams, Gustav HolstÂ… Professeur au Royal College of Music de Londres (1921) et à l'Université de Californie (1940). Nommé Master of the Queen's Music en 1953. Auteur, entre autres, de 4 quatuors à cordes et d'un Concerto pour violon (écrit en 1955).
Bloch : né à Genève le 24 juillet 1880, Ernest Bloch commence sa formation musicale en Suisse, notamment avec Emile Jaques-Dalcroze (harmonie et contrepoint) à Genève. Son désir d'apprendre et de se perfectionner l'amène à effectuer de nombreux voyages pour poursuivre ses études : Bruxelles (dans la classe de violon d'Eugène Ysaà¿e qui, malicieusement, l'encourageait à poursuivre les cours de composition...), Francfort (où il suit les cours de composition d'Iwan Knorr), mais aussi Mà¼nich et Paris. En 1909, il dirige d'importants concerts à Neuchâtel (dont le Concerto de Mendelssohn avec un violoniste de 17 ans qui allait devenir célèbre : Joseph Szigeti) ainsi qu'à Lausanne. Il enseigne également la composition, de 1911 à 1915, au Conservatoire de Genève. Puis il part pour les Etats-Unis, devient professeur à New-York (1916), et fonde l'Institut de Musique de Cleveland (1920). Il y occupe le poste de Directeur pendant 5 ans. De 1925 à 1930, il assure la direction du Conservatoire de San Francisco, où la bienveillance d'un mécène lui permet de se consacrer entièrement à la composition. Bloch va peu après vivre à l'écart, dans les Alpes suisses ou en Haute-Savoie, pendant trois ans. Les événements politiques en Europe font qu'en 1938, il décide de retourner en Amérique et de s'y installer. En janvier 1938, il a terminé le "Concerto pour violon". Celui-ci est créé à Cleveland en décembre de cette même année par Joseph Szigeti, et joué l'année suivante avec Charles Mà¼nch et la Société des Concerts du Conservatoire à Paris. C'est là qu'il est enregistré pour la première fois. En dépit du fait que la plus grande partie de l'œuvre de Bloch incarne les passions et les aspirations sacrées de l'âme juive, le compositeur a affirmé que "dans ce concerto, il n'y avait ni intention ni inspiration juives". Nommé Professeur à l'Université de Californie en 1941, il y enseigne 11 ans avant de prendre sa retraite... qu'il consacre tout de même à la musique. En 1958, il dédie ses deux "suites pour violon seul" à Yehudi Menuhin. La Portland Arts Commission lui décerne une récompense spéciale en janvier 1959. C'est à cette occasion qu'il rencontre pour la dernière fois Szigeti (amis de longue date, ils se sont rencontrés 50 ans auparavant) qui effectuait une tournée dans l'Oregon. Ernest Bloch meurt le 15 juillet, à Agate Beach (Portland).
Bonporti (ou Buonporti, Dom Francesco Antonio) : né le 11 juin 1672 à Trente. Disciple de Pitoni et de Corelli à Rome. Musicien de la Chapelle de l'Empereur Joseph 1er (1700). Auteur d'un Concerto pour violon (op. 11 / 5), et des Invenzioni pour violon & continuo (1712, qui furent longtemps attribuées à Bach !). Mort à Padoue le 19 décembre 1748.
Boulanger : Lili Juliette Marie Olga Boulanger est née à Paris le 21 aoà»t 1893. Sa sœur Nadia (1887/1973) lui donne ses premières leçons de musique. Très précoce, elle compose sa première mélodie à 11 ans : La Lettre de mort. En 1909, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans les classes de Caussade (contrepoint), Vidal et Fauré (composition). Son travail est récompensé en 1913. Pour sa cantate Faust et Hélène, elle se voit décerner le 1er Grand Prix de Rome. Elle est la première femme à l'obtenir ! Malheureusement, la "Grande Guerre" éclate et son séjour à la villa Médicis - réservé aux Grands Prix de Rome - ne peut avoir lieu. C'est à la même époque qu'elle commence à souffrir de la maladie qui l'emportera le 15 mars 1918, à Mézy (Yvelines). Elle allait avoir 25 ans... Les œuvres qu'elle laisse sont essentiellement de la musique vocale, ainsi que deux poèmes symphoniques. Une sonate pour violon et piano ainsi qu'un opéra (La Princesse Maleine, de Maeterlinck) sont restés inachevés. Nadia cessera d'écrire à la mort de sa sœur pour se consacrer à l'enseignement musical (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Ecole Normale de Paris, Conservatoire Américain de Fontainebleau) et entretenir son souvenir.
Brahms : né à Hambourg le 7 mai 1833. Son père, contrebassiste à lÂ’Orchestre Municipal de Hambourg, remarque ses dons précoces. Il lui fait étudier la musique dès lÂ’âge de 7 ans, particulièrement le piano (avec Kossel) et la composition (avec Marxsen). A 14 ans, Johannes Brahms donne son 1er concert, où il interprète une de ses œuvres. 1853 est une date importante dans sa vie. En compagnie du violoniste hongrois Eduard Remenyi, il effectue une tournée de concerts : Hanovre tout dÂ’abord, où il se lie dÂ’amitié avec un autre violoniste hongrois - Joachim - puis Weimar, où il fait la connaissance de Liszt. A Dà¼sseldorf, il rencontre Robert et Clara Schumann qui, enthousiasmés par ses talents, lui offrent amitié, hospitalité... et appuis, notamment par leurs recommandations auprès dÂ’éditeurs et dÂ’organisateurs. De 1857 à 1859, il est Directeur de la Musique à Detmold. En 1862, il se fixe définitivement à Vienne. Sa renommée - de même que ses ressources - grandit rapidement. Pianiste, compositeur, professeur, mais aussi chef dÂ’orchestre et chef de chœur, il dirige entre autres la Wiener Singakademie de 1863 à 1864 et le Singverein der Gesellschaft der Musikfreunde (une société des amis de la musique) de 1872 à 1875. Il fait la connaissance de Dvorak en 1878, l'apprécie énormément et lui apporte son soutien. Durant les vingt dernières années de sa vie, il ne va pratiquement plus se consacrer quÂ’à la composition, si l'on excepte une tournée avec Joachim en 1879. Ses œuvres sont très nombreuses ; 4 symphonies, 2 sérénades, 4 concertos (2 pour piano, 1 pour violon, 1 pour violon et violoncelle), 10 sonates (3 pour piano, 3 pour violon et piano, 2 pour violoncelle et piano, 2 pour clarinette et piano), 5 trios, 6 quatuors, 4 quintettes, 2 sextuors, et aussi de la musique vocale (le célèbre Requiem allemand, une Rhapsodie, une cantate, des motets... et plus de 200 Lieder). Il meurt à Vienne dÂ’un cancer du foie, le 3 avril 1897. Le Concerto en Ré Majeur op.77 pour Violon a été créé le 1er janvier 1879 à Leipzig par Josef Joachim (1831 / 1907), sous la direction de l'auteur. Elle mit un certain temps avant de s'imposer au répertoire, en raison de la difficulté d'exécution et de l'incompréhension dont souffrait la musique de Brahms dans certains pays, notamment en France (Lalo, Fauré). Le célèbre violoniste espagnol Pablo de Sarasate (1844 / 1908) refusa toujours de la jouer. A l'origine, Brahms avait prévu quatre mouvements, mais il décida de supprimer le Scherzo. Restent l'Allegro ma non troppo (pour lequel Fritz Kreisler a écrit une très belle cadence), l'Adagio, et l'Allegro Giocoso.
Bruch : né à Cologne le 6 janvier 1838, Max Bruch manifesta très tôt des aptitudes exceptionnelles pour la musique. Il fut lÂ’élève de Hiller et Reinecke, à Cologne, puis travailla avec Hauptmann et Rietz, à Leipzig. A lÂ’âge de 20 ans, il créa ses premières œuvres, mais son premier métier véritable fut celui de chef dÂ’orchestre. Ainsi, de 1862 à 1864, il dirigea les chœurs et lÂ’orchestre de Mannheim, puis les orchestres philharmoniques de Coblence (de 1865 à 1867), de Sondershausen (de 1867 à 1870), de Berlin (de 1878 à 1880), de Liverpool (de 1880 à 1883) et de Breslau (de 1883 à 1891). En 1891, il fut nommé professeur de composition à lÂ’Académie de Musique de Berlin. Toutes ses œuvres - essentiellement avec orchestre - furent très appréciées par ses contemporains. A sa mort, survenue à Berlin le 2 octobre 1920, il nous laisse 3 opéras, 3 symphonies, 3 concertos et un Konzertstà¼ck pour violon, Kol Nidrei pour violoncelle, 2 quatuors à cordes et de nombreuses œuvres pour choeurs et orchestre. Le 1er Concerto (en sol mineur, opus 26) pour violon et orchestre, a été terminé en 1868. Ecrit pour le violoniste Joachim, il est considéré comme la plus connue de ses compositions.
Bull : violoniste et compositeur norvégien, Ole Bull est né à Bergen le 5 février 1810. Très précoce, il joue en soliste à 9 ans avec la Société Harmonique de Bergen, il fait ses études auprès de Eriksen, Poulsen, Ludholm. Mais c'est après avoir entendu Paganini en concert (Paris-1831) que se produit le déclic qui fera de lui un des plus grands personnages de son pays : il fait la connaissance du Maà®tre, dont il reçoit félicitations et encouragements. Il est d'ailleurs un des premiers à jouer les fameux Caprices. Dans tous ses concerts (Norvège, Angleterre, Irlande, Allemagne, Russie, Etats-Unis...), ainsi que dans ses œuvres (de nombreux arrangements pour violon & piano de thèmes traditionnels norvégiens), il va constamment s'inspirer de son idole. Il joua sur plusieurs Stradivarius : le Briselli (celui de 1687), le Telaki (de 1690, qui avait appartenu à Viotti), le Wetherhill (1708, ayant appartenu à Rodolphe Kreutzer), le Marie-Hall (1709, ayant appartenu à Viotti puis à Wagner). Donna son nom à L'Espagnol (Stradivarius de 1722, qu'Ole Bull avait primitivement baptisé ainsi, croyant qu'il avait été réalisé pour la Cour d'Espagne). Notons enfin que c'est sur son intervention que le jeune Grieg (âgé de 15 ans) fut envoyé au Conservatoire de Leipzig, recevant ainsi une véritable formation musicale, qui a toujours fait défaut à Bull. Il est mort à Lyso (près de Bergen) le 17 aoà»t 1880. Rappelons au passage qu'à l'époque, la Norvège est encore... suédoise, puisqu'elle n'acquit son indépendance qu'en 1905.
Buonporti : voir Bonporti
Bush (Alan) : né à Londres le 22 décembre 1900. Nommé en 1925 professeur de composition à la Royal Academy of Music de Londres, où il fit l'essentiel de ses études musicales. Auteur de Lyric Interlude (pour violon et piano - 1944), Air & Dance (pour violon, quatuor à cordes et percussion - 1947), 3 Concert Studies (violon, violoncelle et piano — 1947) et d'un Concerto pour violon (1948).
Busoni (Ferrucio Benvenuto) : né le 1er avril 1866 à Empoli près de Florence. Pianiste, compositeur, auteur de 2 sonates pour violon et piano (1890 et 1898) et d'un Concerto en Ré Majeur pour violon (1897). Mort à Berlin le 27 juillet 1924.
Buttstà¤dt (Franz Vollrath) : né à Erfurt le 2 avril 1735. Auteur de sonates pour piano et violon. Mort le 7 mai 1814 à Rothenburg.
Buxtehude Diderik (Dietrich, en allemand) : né en 1637 à Oldesloe (Holstein, nord de l'Allemagne). "Il fut le compositeur allemand le plus important entre Schà¼tz et J.-S. Bach ainsi que le meilleur représentant de la culture musicale germano-danoise de la mer Baltique" (M. Geck). Rappelons qu'avant de faire partie de l'Allemagne, le Holstein fut pendant 4 siècles une province danoise (annexée en 1460 par le roi Christian 1er). Cela explique entre autres les consonances des noms : ainsi, son père s'appelait Hans Jensen Buxtehude (1602 / 1674). Il occupe successivement les postes d'organiste de l'église Marienkirche de Hà¤lsingborg (Suède) en 1657, puis de l'église allemande d'Elseneur en 1660 (place qu'occupa son père pendant 32 ans), et de l'église Marienkirche de Là¼beck en 1668, qu'il conservera jusqu'à sa mort. On raconte une anecdote concernant cette dernière nomination : celle-ci ayant été soumise à la condition que Buxtehude épouse la fille de son prédécesseur (Franz Tunder), ce qu'il fit, lui-même résolut que son propre successeur deviendrait obligatoirement son gendre : c'est ainsi qu'à tour de rôle Haendel, Mattheson (en 1703, attirés par la nouvelle que Buxtehude cherchait un successeur) et Bach (en 1705) renoncèrent, de leur plein gré, à l'orgue de la Marienkirche et aux charmes d'Anna Margreta Buxtehude. En 1673, il fonde les Abendmusiken de Là¼beck (concerts du soir, fixés aux 5 derniers dimanches avant Noà«l), dont le prestige attira Bach en 1705. Celui-ci - alors âgé de 20 ans - fit à pied le voyage Arnstadt / Là¼beck, soit près de 400 kilomètres ! Organiste et compositeur de grande renommée, Buxtehude meurt le 9 mai 1707 à Là¼beck, laissant plus de 100 œuvres vocales religieuses, de nombreuses compositions pour orgue, clavecin... et une vingtaine de sonates pour violon, viole de gambe et basse continue.
Camargo Guarnieri (Mozart !) : compositeur brésilien né le 1er février 1907, élève de Koechlin et de Mà¼nch, auteur de concertos pour violon et pour piano.
Cambini (Giuseppe Maria) : né à Livourne en 1746, élève de Nardini et Manfredi, auteur de Préludes, Airs variés, 6 Sonates, 3 Concertos pour violon, ainsi que de près de 300 quatuors et quintettes, 3 symphonies et 79 symphonies concertantes. Mort à Paris vers 1811.
Camerloher (Placidus von) : né à Murnau le 9 aoà»t 1718. Compositeur allemand, auteur de sonates et de musique de chambre. Mort à Freising le 21 juillet 1782.
Chausson : né à Paris le 21 janvier 1855. Après avoir obtenu une licence en droit, Ernest Amédée Chausson entre au Conservatoire de Paris (il a 25 ans) dans la classe de composition de Massenet et dans la classe d'orgue de Franck. Suite à un échec, mais surtout à l'incompatibilité entre l'enseignement officiel dispensé au Conservatoire et son caractère, Chausson quitte l'établissement... mais pas son professeur - Franck - avec qui il va continuer sa formation de 1880 à 1883, en cours particuliers. Il se lie également d'amitié avec de nombreux musiciens comme Duparc, d'Indy, Fauré, Debussy... ainsi qu'avec des peintres tels que Renoir, Degas, Carrière, des poètes et bien d'autres artistes. Secrétaire de la Société Nationale de Musique (à partir de 1888), il ne ménage pas ses efforts pour faire connaà®tre et développer la musique française. Le 10 juin 1899, à Limay (Yvelines), il meurt d'une fracture du crâne, due à un stupide accident de bicyclette. L'œuvre la plus célèbre de Chausson est probablement son "Poème pour violon et orchestre", composé en 1897 et créé aux Concerts Colonne par Eugène Ysaà¿e la même année.
Chostakovitch : né à Saint-Petersbourg le 25 septembre 1906, Dimitri (ses prénoms russes sont en fait Dmitri Dmitriévitch) Chostakovitch entre en 1919 au Conservatoire de Petrograd (Saint-Petersbourg est le nom que donna Pierre le Grand à sa nouvelle capitale. Rebaptisée Petrograd durant la 1ère Guerre Mondiale, elle devint Leningrad à la mort de Lénine, pour s'appeler à nouveau Saint-Petersbourg), et suit les cours de piano (classes de Rozanova et de Nikolaiev) et de composition (classes de Steinberg et de Glazounov. Ce dernier jugea son élève de la façon suivante : "des dons de créateur exceptionnellement brillants et précoces, dignes d'étonnement et d'admiration... Beaucoup d'imagination et d'invention dans sa musique..." et lui attribua un 20 sur 20 lors des épreuves de composition). Passionné de Mozart, Beethoven, Bach, Haydn et des compositeurs russes (Tchaïkovsky, Borodine, Moussorgsky, Rimsky-Korsakov), il s'intéresse par la suite aux œuvres de Berg, Bartok, Hindemith, Schà¶nberg, Milhaud et Mahler. Maintes fois récompensé et honoré : Prix d'Etat (1941, 1942, 1946, 1950, 1952), Prix Staline (1940, 1942, 1949), Prix Lénine (1954, 1958), nommé Artiste du Peuple Soviétique (1954), Docteur honoris causa à Oxford (1958), Professeur au Conservatoire de Leningrad (1937), professeur au Conservatoire de Moscou (1943), Premier Secrétaire de l'Union des Compositeurs (1960), il est même nommé peu après Député du Soviet Suprême, les autorités estimant que l'importance de la musique devait dépasser le seul cadre culturel. A sa mort, survenue à Moscou le 9 aoà»t 1975, sa production compte 147 numéros d'opus au total : 3 opéras, 3 ballets, 15 symphonies, 6 concertos, de la musique de chambre (15 quatuors...), de la musique vocale, des musiques de films... Plusieurs de ses œuvres sont encore inédites. Citons l'un de ses chef-d'œuvre : le Concerto n° 1 (opus 99, en la mineur) composé en 1947-48, en pleine période de jdanovisme (Andreï Jdanov : agent actif du stalinisme, membre du Politburo en 1939), au cours de laquelle Chostakovitch - mais aussi d'autres compositeurs comme Prokofiev ou Khatchaturian - fut particulièrement visé et accusé de "tendance formaliste antipopulaire" ! Il fallut attendre 7 ans et un climat plus serein avant de révéler cette partition. Le concerto fut créé le 29 octobre 1955 à Leningrad par David Oïstrakh, son dédicataire, qui dira : "Cette œuvre pose à son interprète des problèmes passionnants : elle l'oblige à exprimer les pensées, les sentiments, les états d'âme les plus profonds avant de l'autoriser à montrer sa virtuosité... Je me suis attaché progressivement à cette musique jusqu'à ce qu'elle ait pris totalement possession de moi... Plus j'étudiais ce concerto avec passion, mieux je le vivais... Quant au 2e mouvement, il contient quelque chose de maléfique, de démoniaque et d'épineux".
Copland : Aaron Copland est né à Brooklyn le 14 novembre 1900. Ses études musicales s'achèvent à Paris en 1921, auprès de Nadia Boulanger. Auteur de nombreuses œuvres : Dance Symphony (avec laquelle il remporte le Prix RCA Victor), Billy the Kid (1938), Rodeo (1942, d'où est extrait "Hoe Down"), Appalachian Springs (1944, Prix Pulitzer)... Elegies (pour violon & alto) et, pour violon & piano : Capriccio, Preludes, Nocturne, Ukulele Serenade, ainsi qu'une Sonate. Reçut un Oscar pour la musique du film The Heiress (1949), la Médaille d'or de l'American Academy (1956), la Médaille Présidentielle de la Liberté (1964), Commandeur de l'Ordre du Mérite (Allemagne de l'Ouest), Membre honoraire de l'Académie Sainte-Cécile (Rome), Docteur Honoris Causa de plusieurs universités... L'Université de New-York a fondé l'Aaron Copland School of Music en 1982. Copland fut également chef d'orchestre (à partir de 1955). Il est mort le 2 décembre 1990 à North Tarrytown (NY).
Corelli Arcangelo : né à Fusignano le 17 février 1653. Virtuose de son époque, installé à Rome (1671) au service de la Reine Christine de Suède, puis du cardinal Pamphili (1684) et du cardinal Ottoboni (neveu du pape Alexandre VIII) cinq ans plus tard. Auteur de nombreux concertos ainsi que de 12 sonates pour violon (op. 5, daté du 1er janvier 1700) parmi lesquelles la plus connue : La Follia. Arcangelo Corelli compta parmi ses élèves Somis, Pugnani, Geminiani, Anet, Locatelli... Il fit considérablement évoluer la technique de l'archet. Mort à Rome le 8 janvier 1713. Joua sur un Amati et un Stradivarius de 1693 (le Harrison).
Debussy : né le 22 aoà»t 1862 à Saint-Germain-en-Laye, Achille Claude Debussy est élevé dans une extrême pauvreté et ne reçoit aucune éducation. Heureusement, il a la chance dÂ’être remarqué par Antoinette Flore Mauté - pianiste de talent ayant connu Chopin - qui découvre en lui des dons instinctifs pour le piano. Ainsi, le 2 octobre 1872, il entre au Conservatoire de Paris. Pendant douze ans, il va suivre les classes de Marmontel (piano), Lavignac (solfège), Durand (harmonie), Franck (orgue), Massenet et Guiraud (composition). Il va également faire la connaissance de Marguerite Wilson-Pelouze et de Nadejda von Meck, la protectrice de Tchaikovsky. Cela se traduira par de nombreux voyages (Suisse, Italie, Autriche et Russie) quÂ’il effectuera en tant que pianiste. CÂ’est aussi à partir de cette époque quÂ’il commence à composer. En 1884, il obtient le 1er Grand-Prix de Rome, avec sa cantate LÂ’Enfant Prodigue. De nombreux travaux, écrits à Rome dans les années qui suivirent, ont été perdus, détruits ou inachevés. Il découvre les œuvres de Wagner (Parsifal, Tristan), la musique d'Extrême-Orient à l'Exposition Universelle, Boris Godounov de Moussorgsky... qui enrichiront son expérience. Mondialement connu comme pianiste et comme compositeur, Debussy a également été chef dÂ’orchestre (dirigeant ses œuvres en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Angleterre, en Russie et en Hollande) et critique musical (Le Figaro, Le Mercure de France, Comœdia, Musica ...). Les premières manifestations dÂ’un cancer apparaissent en 1910. A la suite de deux opérations très pénibles sa santé décline rapidement. De par les événements de lÂ’époque, sa mort - survenue le 25 mars 1918 à Paris - passe inaperçue. "L'œuvre de Debussy, dira Roland de Candé, a fait souffler sur la musique un vent de liberté". Ses compositions sont beaucoup trop nombreuses pour être citées toutes ici. En voici quelques-unes parmi les plus célèbres : Trois Nocturnes (1890-1899), les Fêtes galantes (1892 et 1904), Pelléas et Mélisande (1902), La Mer (1905), Le Martyre de Saint-Sébastien (1911), trois ballets (1912), vingt-quatre Préludes (1910 et 1913), douze Etudes pour piano (1915)... et son ultime Sonate pour violon et piano (1917).
Delerue : Georges Delerue est né à Roubaix le 13 mars 1925. Il fait ses études musicales au conservatoire de Roubaix (piano, orgue, harmonie, musique de chambre) puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classes de Milhaud et de Bà¼sser). En 1949, il obtient à la fois le 1er Prix de composition et le Grand-Prix de Rome ! Bien d'autres récompenses lui seront attribuées tout au long de sa carrière : le Prix Italia (1963), un Emmy Award pour la partition musicale de la Première Mondovision (1967), 3 Césars (1979, 1980, 1981), 4 Oscars (1970, 1979, 1980, 1981) et plusieurs nominations, un Gemini Award (1987)... Chef d'orchestre de l'O.R.T.F. de 1952 à 1959, il dirige toujours ses enregistrements de musique de films et de télévision. Parmi ses œuvres : 4 opéras, 4 ballets, des Concertos, de la musique de chambre, des musiques pour la Télévision (Les Rois Maudits, Jacquou le Croquant, Thibaud ou les Croisades, Splendeurs et Misères des Courtisanes...). Mais ce sont ses musiques de film - plus de 200 ! - qui le rendirent célèbres dans le monde entier. Il a collaboré avec les plus grands réalisateurs (Resnais, Sautet, Godard, Russel, Colpi, Zulawski, Becker, Verneuil, Reichenbach, Truffaut, Malle, de Broca, Berri, Huston, Bertolucci, Zinnemann, Oury, Schoendoerffer, etc.). Prémonition ? Georges Delerue est mort le 21 mars 1992 à Burbank (Californie), après avoir écrit le "Concerto de l'Adieu", sa dernière musique (celle du film Diên Biên Phu), pour laquelle Pierre Schoendoerffer a dit : "Quand le scénario a été écrit, avant même de tourner, nous avons enregistré la musique. Georges Delerue a composé le Concerto de l'Adieu, magnifique, prémonitoire de ce que devait être l'âme du film. Un concerto est un dialogue entre l'instrument et l'orchestre. Dans le film, le violon est la voix de la France; l'orchestre de Hanoï celle du Viêt-nam. La musique de Delerue, noble, rigoureuse, chargée d'émotion retenue, participe elle-même à un concerto plus vaste, dialogue avec la terrible musique de percussion que sont les bruits et les fureurs de le guerre..."
Dinicu Grigoras : né à Bucarest le 3 avril 1889, il fut élève de Carl Flesch (de 1902 à 1906) au Conservatoire de Bucarest. Violoniste roumain marginal, il effectua quasiment toute sa carrière en jouant dans les hôtels, cafés, restaurants et cabarets de l'Europe de l'Est. Il composa de nombreuses œuvres de musique tzigane : la plus célèbre d'entre elles est "Hora Staccato", qu'il écrivit à 17 ans, à l'occasion de son diplôme, obtenu au Conservatoire de Bucarest (1906). Heifetz en fit un arrangement pour violon & piano en 1932. Dinicu est mort à Bucarest le 28 mars 1949.
Dvorà¡k : Antonin Dvorà¡k est né à Nelahozeves (Bohême), le 8 septembre 1841. Entré à lÂ’école dÂ’orgue de Prague en 1857, violoniste dans lÂ’Orchestre du Théâtre National de 1862 à 1871, cÂ’est surtout en tant que compositeur quÂ’il se fit connaà®tre. Il eut la chance de susciter lÂ’admiration de Brahms qui, par ses relations (éditeurs, chefs dÂ’orchestre...) le rendit rapidement célèbre. A la suite de plusieurs tournées en Angleterre, en Allemagne, en Hongrie, en Russie, il fut nommé directeur du Conservatoire National de Musique de New-York (de 1892 à 1895) puis, peu après son retour au pays, directeur du Conservatoire de Prague (en 1901). Décédé le 1er mai 1904, il laisse de très nombreuses œuvres de musique de chambre, les fameuses Danses slaves, plusieurs concertos pour violon, violoncelle, piano... et neuf symphonies. La 9e, dite du Nouveau Monde, fut achevée en 1893.
Ernst : Heinrich-Wilhelm Ernst est né à Brno (Moravie) en 1814. Elève de Mayseder et de Joseph Bà¶hm (Conservatoire de Vienne-1825), puis de Bériot à Paris (pendant 6 ans), où il fit ses débuts en 1831. On dit quÂ’ayant entendu certaines œuvres inédites de (et par) Paganini, il les aurait rejouées à lÂ’oreille. Le célèbre violoniste italien en fut réellement étonné. Ils donnèrent ensemble un concert en 1837 à Marseille. Il fit la connaissance de Schumann, Liszt, Berlioz, fit de nombreuses tournées à travers lÂ’Europe et la Russie, fut membre de la London Beethoven Society, jouant en quatuor avec Wieniawski, Joachim et le violoncelliste PiattiÂ… Bizarrement, Ernst tomba un peu dans lÂ’oubli à sa mort. Connaissant à fond toutes les possibilités techniques du violon, il laisse des œuvres comme les Mélodies Hongroises, ou La Dernière Rose de lÂ’Eté (6e étude - la plus célèbre - dÂ’une série de six), uniquement accessible aux grands virtuoses, un Concerto Pathétique, Elégie, 2 Nocturnes, Fantaisie sur des thèmes dÂ’Othello de RossiniÂ… Considéré comme l'héritier de la technique de Paganini, qui fut sa source d'inspiration. Mort à Nice en 1865. Donna son nom à un Stradivarius de 1709, qui fut joué ensuite par Neruda. Il joua aussi sur le Plotenyi (Stradivarius de 1725). Son archet était un Tourte.
Fauré : Gabriel Urbain Fauré est né le 12 mai 1845 à Pamiers dans l'Ariège. Bien que ses parents ne soient absolument pas mélomanes, le jeune Fauré manifeste très tôt des dons exceptionnels pour la musique. A 10 ans, grâce à l'aide du député De Saubiac, par qui il obtient une bourse, il part pour Paris effectuer ses études dans l'Ecole de Musique Classique et Religieuse fondée par Louis Niedermeyer en 1853. Il va y rester 11 ans, pendant lesquels il se lie d'amitié avec son maà®tre de piano : Camille Saint-Saà«ns. En 1866, il commence sa carrière professionnelle en tant qu'organiste à l'église Saint-Sauveur de Rennes. Mais ses modestes revenus vont l'obliger, pendant près de 25 ans, à donner des leçons particulières. De retour à Paris en 1870, il est nommé organiste à Notre-Dame-de-Clignancourt. Il n'y reste que peu de temps, car la guerre entre la France et la Prusse éclate, et il s'engage dans l'Infanterie. Après la Guerre et la Commune, il devient titulaire du grand orgue de Saint-Honoré d'Eylau. De temps en temps, il remplace Charles-Marie Widor à Saint-Sulpice, et Camille Saint-Saà«ns à La Madeleine. Il retourne aussi à l'école Niedermeyer... mais en tant qu'enseignant cette fois. A partir de 1877, il effectue plusieurs voyages en Allemagne (Weimar, Cologne, Mà¼nich) où il fait la connaissance de Franz Liszt. Puis vient une période d'une vingtaine d'années durant laquelle il écrit la plupart des œuvres qui le rendent célèbre comme compositeur. La mort de ses parents va donner naissance au fameux Requiem, dans lequel il exprime sa conception de la mort comme "une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur de l'au-delà , plutôt que comme un passage douloureux". Créé le 16 janvier 1888 sous sa direction, à La Madeleine, il ne comporte dans son orchestration originale que des parties d'altos, violoncelles, orgue, harpe et timbales. Fauré ajouta par la suite 2 cors et 2 trompettes, puis 3 trombones. Son éditeur (Hamelle), surpris par l'absence de violons et de "bois", lui demanda d'en réaliser une nouvelle version pour grand orchestre symphonique. Achevée en 1900, celle-ci sera publiée l'année suivante. C'est cette version de concert qui est présentée ce soir. Infatigable, Fauré déborde d'activité. Consécrations officielles et postes à responsabilité s'accumulent : Inspecteur des conservatoires de province (1892), succède à Théodore Dubois à l'orgue de La Madeleine (1896), Professeur de composition au Conservatoire (1896), il hérite de la classe de Massenet, et compte parmi ses élèves Enesco, Aubert, Koechlin, Schmitt, Ravel... Chargé de la critique musicale du Figaro (1903), Directeur du Conservatoire de Paris en 1905 (alors qu'il n'en a jamais été l'élève), Membre de l'Institut de France (Académie des Beaux-Arts, 1909), Grand cordon de la Légion d'Honneur (1920). Sa mort, survenue à Paris le 4 novembre 1924, ne pouvait évidemment donner lieu qu'à des funérailles nationales. Ses œuvres pour le violon sont 2 sonates, une berceuse, une Romance, un Andante (pour violon et piano), ainsi qu'un Concerto (pour violon et orchestre).
Franck : né le 10 décembre 1822 à Liège (qui fait à cette époque partie du royaume des Pays-Bas, car la Belgique ne fut indépendante qu'en 1831). Son père - personnage vaniteux, despotique et cupide - décide de faire de lui et de son frère Joseph deux virtuoses. Il les inscrit à l'Ecole Royale de Musique (le Conservatoire de Liège) en 1828. Plus doué que son frère, César (ses autres prénoms sont Auguste, Jean, Guillaume, Hubert) Franck reçoit son diplôme à 11 ans, félicité par son professeur Daussoigne-Méhul (neveu d'Etienne Méhul). Il commence ses tournées sans plus attendre, sous la direction de son père bien entendu. En 1835, la famille Franck s'installe à Paris. César étudie le contrepoint, la fugue et la composition auprès de Reicha. A 15 ans, il entre au Conservatoire de Paris dans les classes de Zimmermann (piano) et de Leborne (composition). Il y obtient en 1840 le Grand Prix d'Honneur de piano ainsi que le 1er Prix de Fugue. Cette même année, il entre dans la classe d'orgue de Benoit où, à la surprise générale, il ne sera récompensé que par un 2e Prix l'année suivante. Préparant activement le concours pour l'obtention du Prix de Rome, Franck doit subir une dernière fois la "tyrannie" de son père : celui-ci ayant décidé de le faire rentrer à Liège, l'espoir du Prix de Rome s'envole. Voulant son indépendance, Franck a 20 ans lorsqu'il décide de retourner à Paris, où il enseigne le piano. Le 22 février 1848, la Révolution fait rage dans les rues de la Capitale. L'une d'elles offre un curieux spectacle : un cortège nuptial s'avance et demande aux émeutiers d'entrouvrir une brèche dans la barricade afin de pouvoir atteindre l'église de La Trinité... Le mariage romanesque en question est un des rares éléments pittoresques de la vie de Franck. Organiste de Notre-Dame-de-Lorette (1848-53) et de Saint-Jean Saint-François (1851-58), il est nommé maà®tre de chapelle et organiste titulaire de la nouvelle église Sainte-Clotilde en 1858. L'année suivante, il inaugure le grand orgue construit par Cavaillé-Coll, aux claviers duquel il fera toute sa carrière d'interprète et d'improvisateur. Afin de prendre part à la guerre de 1870, il demande la nationalité française... qu'il n'obtiendra que trois ans plus tard. Il n'est donc toujours pas naturalisé lorsqu'il fonde en 1871 la Société Nationale de Musique (Ars Gallica), dont le but est de régénérer la musique française. De nombreux musiciens se regroupent autour de lui : Saint-Saà«ns, Fauré, Massenet, Duparc, d'Indy... En 1872, il succède à Benoit dans la classe d'orgue du Conservatoire de Paris. Très vite, il se laisse "emporter" et fait de sa classe une véritable classe de composition. Parmi ses élèves, on trouve Chausson, Ropartz, Lekeu, Duparc, Pierné, Vierne, d'Indy, Tournemire... Franck ne connut son premier succès que l'année de sa mort, pour l'audition de son Quatuor à cordes. "Vous voyez, avait-il remarqué, le public commence à me comprendre". Il meurt le 8 novembre 1890 à Paris des suites d'un stupide accident de fiacre. Il laisse de grandes œuvres chorales, de la musique religieuse, 4 poèmes symphoniques, 6 pièces pour grand orgue (1862), des opéras qu'il ne devait jamais entendre jouer (Hulda -1885, Ghisèle - 1890) et de véritables chefs-d'œuvre : le Quintette (1879), les Variations symphoniques pour piano et orchestre (1885), la Sonate pour violon et piano (1886), la Symphonie en ré mineur (1888)... et les Trois chorals pour orgue (1890).
Gabrieli Andrea : né à Venise entre 1510 et 1515, serait le 1er auteur d'œuvres pour violon. Plusieurs sonates ont été éditées en 1587. Mort à Venise l'année précédente, en 1586.
Grieg : Edvard Grieg est né le 15 juin 1843 en Norvège, à Bergen. Ayant commencé très tôt lÂ’étude du piano - sa mère était pianiste - il compléta sa formation à Leipzig (1858), puis à Copenhague (1863). Il découvrit le folklore norvégien grâce à un inconnu : Richard Nordraak (mort en 1866 à lÂ’âge de 24 ans). Ce musicien allait "déclencher" le génie de Grieg qui, en 1867, sÂ’installa à Christiana (autre nom dÂ’Oslo à lÂ’époque) et fonda lÂ’Académie Nationale de Musique. En 1898, il créa également le 1er festival de musique de son pays. Pianiste, chef dÂ’orchestre, ses voyages à travers lÂ’Europe lÂ’amenèrent à rencontrer Liszt, Wagner, Tchaikovsky, Brahms... mais il doit surtout sa célébrité à ses compositions, particulièrement avec une de ses œuvres maà®tresses : la fameuse musique de scène pour Peer Gynt. Il mourut à Bergen le 4 septembre 1907.
Haendel : Georg Friedrich Haendel (ou Hà¤ndel) est né à Halle (Saxe) le 23 février 1685. Il fait ses études à l'Université de Halle, apprend l'orgue, le clavecin et la composition sous la direction de Friedrich Wilhelm Zachow (ou Zachau, 1663 / 1712). Organiste assistant (1697) puis titulaire (1702) à la cathédrale de Halle, il quitte ce poste l'année suivante pour celui de violoniste puis de claveciniste à l'Opéra de Hambourg. Il entreprend un voyage pour Là¼beck en 1703 avec Mattheson, attirés tous deux par la nouvelle que Buxtehude cherchait un successeur à l'orgue de la Marienkirche. Buxtehude ayant mis comme condition que son successeur serait obligatoirement son gendre, Haendel et Mattheson renoncent à briguer ce poste (il en sera de même pour Bach deux ans plus tard). Son voyage en Italie (1706) lui permet de faire la connaissance de Corelli, Scarlatti (père et fils), Pasquini, Steffani... En 1710, il est nommé Kappellmeister de l'Electeur de Hanovre, poste dont il s'absente la plupart du temps à cause de ses voyages en Angleterre où il compose, entre autres, son opéra Rinaldo (écrit en 2 semaines !). La 1ère représentation a lieu au Queen's Theatre en 1711 : c'est un triomphe. D'autres œuvres suivent, particulièrement une Ode pour l'anniversaire de la Reine Anne en 1713, qui lui vaut une rente annuelle de la Reine, rente qui sera triplée par le Roi George 1er... ses petites-filles (les princesses Anne, Caroline et Amelia) étant toutes trois élèves de Haendel. Maà®tre de Chapelle du duc de Chandos, puis Directeur de la Royal Academy of Music (qui vient d'être fondée, on est en 1719), ce "musicien allemand écrivant de la musique italienne (au total : 41 opéras italiens, une centaine de cantates italiennes) pour un public anglais" se fait naturalisé anglais en 1726, sous le nom de George Frideric Handel. Mais les cabales politiques et religieuses, les cachets exorbitants des chanteurs, la concurrence de l'opéra anglais naissant (L'Opéra du Gueux de Pepusch, satire de l'opéra italien - 1728), portent un coup fatal au prestige de la Royal Academy of Music, qui cesse son activité, afin d'éviter un désastre financier. Haendel se tourne résolument vers l'oratorio en 1738 (il en écrira 24). Le Messie, représenté à Dublin en 1742, est un nouveau succès. En 1752, à la suite d'un accident, son état de santé s'affaiblit et, sa vue se mettant à baisser terriblement, il subit trois opérations de la cataracte... qui auront le même résultat que sur Bach (opérations exécutées par le même chirurgien, d'ailleurs) : il devient aveugle lui aussi. Il cesse de composer mais continue à jouer ses œuvres jusqu'à la fin de sa vie. Il meurt à Londres le 14 avril 1759. Son enterrement a lieu le 20 dans l'abbaye de Westminster. Beethoven le considérait comme le plus grand de tous les compositeurs...
Halffter Cristà³bal : né à Madrid le 24 mars 1930, neveu d'Ernesto et de Rodolfo. Prix National de Musique en 1954, avec son Concerto pour piano. Professeur de composition (1960) au Conservatoire de Madrid, puis directeur jusqu'en 1966. Auteur d'une Sonate pour violon & piano (1959).
Halffter Ernesto : né à Madrid le 16 janvier 1905 (son père est d'origine allemande, d'où ce nom... à faible consonance hispanique). Disciple de Manuel de Falla, il obtient le Prix National de Musique en 1925, avec sa Sinfonietta. Directeur du Conservatoire de Séville en 1934, il quitte l'Espagne à cause de la guerre civile. S'installe à New-York, puis à Lisbonne, avant de rentrer dans son pays natal. Sa "Danse de la Gitane" (ou Danse de la Bohémienne), arrangée par Heifetz, est extraite du ballet "Sonatina" de 1928. Mort en 1989, il avait un frère (Rodolfo) et un neveu (Cristà³bal), tous deux compositeurs.
Halffter Rodolfo : né à Madrid le 30 octobre 1910, frère d'Ernesto. Parti au Mexique en 1939, il prend la nationalité mexicaine. Professeur au Conservatoire de Mexico. Auteur d'un concerto pour violon (1940).
Hà¤ndel : voir Haendel
Hindemith : Paul Hindemith est né en Allemagne, à Hanau, le 16 novembre 1895. Fait ses études de composition au Conservatoire de Frankfurt-am-Main (1909). Nommé violon-solo de l'Orchestre de l'Opéra de cette même ville en 1915. Membre-fondateur et altiste du Quatuor Amar-Hindemith (1923/1930). Professeur de composition à la Hochschule fà¼r Musik de Berlin (1927). La montée du nazisme et sa mise à l'écart par Goebbels en personne (qui le qualifie de profanateur des scènes musicales) l'obligent à quitter Berlin. Passe 2 ans en Turquie (1935) en effectuant et organisant de nombreux concerts. S'installe aux Etats-Unis en 1939 (prendra la nationalité américaine), et devient professeur à l'Université de Yale (de 1942 à 1954). Reçoit le Prix Bach de la ville de Hambourg (1950). Responsable du Département "Musique" de l'Université de Zà¼rich (1951). A partir de 1956, il se consacre essentiellement à la direction d'orchestre, notamment lÂ’Orchestre de lÂ’Opéra de Francfort. Il meurt le 28 décembre 1963 à Francfort (sur-le-Main). Pour le violon, il écrivit 6 sonates, 14 petites pièces, 2 trios, 7 quatuors, 2 quintettes, un Kammermusik (que l'on peut traduire par "concerto de chambre") et un Concerto pour violon & orchestre (achevé en 1939).
Hubay : Jenà¶ Hubay (ou Eugen Huber) est né à Pest (qui deviendra, avec la réunion de Buda en 1872, Budapest) le 15 septembre 1858. Elève de son père (K. Huber), de Bà¶hm, puis de Joachim, et enfin de Vieuxtemps (Paris, 1872). Professeur de violon au Conservatoire de Bruxelles (succédant à Vieuxtemps, en 1882), à l'Académie de Musique de Budapest (1886), Directeur de cette académie (de 1919 à 1934). Crée la Sonate pour violon & piano de Bartà³k (1903). Parmi ses violons : un Pietro Guarnerius (ayant appartenu à Wieniawski), et un Stradivarius de 1726 (le Darche, qu'il acquit en 1889, et qu'il rebaptisa le Hubay). Auteur de 4 concertos, 5 symphonies, 6 opéras (dont Le Luthier de Crémone-1894) et de nombreuses œuvres pour violon (Scènes de Csà¡rda). Parmi ses élèves : Szigeti, d'Aranyi, von Vecsey, Végh, Székely, Varga, Telmanyi, Brown, Eldering, Eugene OrmandyÂ… Mort à Vienne le 12 mars 1937.
Huber : voir Hubay
Indy Vincent d' (ou, plus exactement Paul Marie Théodore Vincent, Comte d'Indy) : né le 27 mars 1851 à Paris. Fit ses études musicales auprès de Marmontel, Diémer (piano), Lavignac (harmonie), puis Franck (composition et orgue). Organiste à Saint-Leu-la-Forêt (1874), timbalier aux Concerts Colonne (1875), également violoncelliste, cornettiste, chef de chœur, chef d'orchestre. Grand Prix de la Ville de Paris (1885). A la mort de Franck (1890), il devient directeur de la Société Nationale de Musique. Professeur de composition et directeur de la Schola Cantorum (qu'il fonde avec Bordes et Guilmant en 1894). Professeur de Direction d'orchestre au Conservatoire (1912). Auric, Honegger, Milhaud, Roussel, SatieÂ… furent quelques-uns de ses élèves. Mort le 2 décembre 1931 à Paris. Parmi ses œuvres pour violon, citons la Sonate en Ut (pour violon et piano, 1904), une Suite (pour violon, violoncelle, flà»te et harpe, 1927), le Trio en Sol (pour violon, violoncelle et piano, 1929).
Khatchaturian : né le 6 juin 1903 à Kodjori (près de Tiflis, en Arménie), ce nÂ’est quÂ’en 1921, à lÂ’école de musique Gnessin, quÂ’Aram Ilyitch Khatchaturian reçoit une éducation musicale sérieuse. Il commence par lÂ’étude du violoncelle puis, en 1925, de la composition. Diplômé de cette école en 1929, il entre ensuite au Conservatoire de Moscou et devient lÂ’élève de Miakovsky et de Vassilenko. En 1934, il obtient le prestigieux diplôme de ce conservatoire. La culture occidentale reçue à Moscou lui a permis de structurer ses compositions, mais il reste attaché à la musique populaire de son pays natal, ainsi que de la Russie méridionale et orientale. Sa réputation sÂ’étend rapidement à travers le monde. Ses œuvres ne laissent personne indifférent. A sa mort, survenue le 1er mai 1978 à Moscou, il laisse 3 symphonies, des ballets, des musiques de scènes et de films, des chants patriotiques et des arrangements de danses populaires, des sonates, des concertos (pour violon, piano, violoncelle)... Citons ainsi Spartacus, Gayaneh dans lequel figure la fameuse "Danse du sabre", Othello, La bataille de Stalingrad... Le Concerto en ré mineur pour violon et orchestre est, lui aussi, l'un de ses chefs-d’œuvre. Ecrit en 1940, il traduit parfaitement le tempérament arménien, fier, ardent, vibrant et généreux, mais aussi tendre et nostalgique. Khatchaturian a dédié ce concerto au célèbre violoniste David Oistrakh.
Korngold : né à Brà¼nn (Autriche) le 29 mai 1897, Erich Wolfgang Korngold commence la musique à l'âge de 10 ans sous la direction de Robert Fuchs, puis d'Alexander von Zemlinsky et d'Hermann Graedener. Chef d'orchestre du Théâtre de Hambourg (1921). Professeur à l'Académie de Vienne (classe d'opéra, 1927). Auteur de quelques musiques de films durant son séjour aux Etats-Unis (de 1934 à 1940). Mort le 29 novembre 1957 à Hollywood. Parmi ses œuvres pour le violon : Sonate en Sol Majeur pour violon & piano, Trio pour violon, violoncelle & piano (1910), Concerto en Ré Majeur pour violon & orchestre (1945).
Kreisler : né à Vienne le 2 février 1875, Fritz Kreisler fait ses études avec son père, puis Auber, Bruckner (1882-Vienne), Massart, Dont, Delibes (1885) au Conservatoire de Paris, où il obtient (à l'âge de 12 ans) un 1er Prix. A la suite de sa 1ère tournée en Amérique (1889-1890), qui n'est qu'un demi-succès, il rentre en Europe et se consacre à ses études de médecine. Ce n'est qu'en 1899 qu'il se décide pour la carrière de violoniste, et sa 2nde tournée aux Etats-Unis (1900-1901) est cette fois un véritable triomphe. En 1914, dans l'armée autrichienne, il fut blessé sur le front russe. Concertiste (il joua avec Busoni et Rachmaninov), il effectue aussi de nombreux enregistrements, arrangements et compositions (Le Tambourin chinois, Caprice viennois, LiebesliedÂ…). Parmi ses enregistrements, il en effectua plusieurs sur cylindre, au début du siècle, à l'Opéra de Paris ; on devrait les découvrir enÂ… 2007 ! Quittant Vienne en 1932 pour fuir le nazisme, il se réfugie en France et prend la nationalité française. Avec le début de la Guerre, il s'expatrie à nouveau (aux Etats-Unis) et prend la nationalité américaine en 1943. Même s'il n'eut pas d'élèves réguliers, il effectua plusieurs master-classes. Il n'hésitait pas à donner de nombreux conseils ni à dévoiler ses "trucs" auprès des jeunes musiciensÂ… parmi eux, un certain Heifetz. Ses derniers enregistrements furent critiqués comme étant un peu "faux", mais Kreisler souffrait alors de surdité. Il eut un impact important sur la plupart des violonistes du vingtième siècle. Officier de la Légion d'Honneur, Kreisler est par ailleurs le dédicataire du Concerto d'Elgar (1910), de la Sonate n° 4 d'Ysaà¿e, de la Rhapsodie tchèque de Martinù, des Variations sur un thème de Corelli de Rachmaninov. Il joua sur 7 Stradivarius : le Parke et le Earl of Plymouth (1711), le Gréville (1726), le Hart (1727), le Briselli (celui de 1732, ayant appartenu à Baillot), le Kreisler (son préféré, 1733) et le Lord Amherst of Hackney (1734). A noter qu'il donna également son nom à un autre violon : le Kreisler réalisé en 1740 par Bergonzi. Kreisler est mort à New-York, le 29 janvier 1962.
Kreutzer : né le 16 novembre 1766 à Versailles, Rodolphe (son vrai prénom était Rodolf) Kreutzer commença l'étude du violon à 5 ans sous la direction de son père (Jean-Jacob), puis de Stamitz (1778). Doué, travailleur, membre de la Musique du Roi (1786), bénéficiant de la protection de la Reine, il eut néanmoins une jeunesse difficile sur le plan financier à cause de sa condition plus que modeste d'une part, et de l'origine germanique de son nom (surtout à l'approche de la Révolution en France). Professeur de violon du Conservatoire de Paris dès qu'il fut fondé (1795). Violon solo à l'Opéra de Paris (1801). Maà®tre de Chapelle du Roi (1815). Considéré par certains (dont Joseph Hardy) comme le véritable créateur de l'Ecole du Violon en France. Il fit la connaissance du jeune Paganini (alors âgé de 14 ans) à GênesÂ… et s'impressionnèrent mutuellement. Auteur en 1803 d'une "Méthode de violon" (méthode du Conservatoire de Paris, en collaboration avec Rode et Baillot). Composa 42 caprices (1800), 19 concertos, Beethoven lui dédia sa fameuse Sonate opus 47 (qu'il accueillit plutôt froidement et ne joua d'ailleurs jamais). A la suite d'un accident en 1810 (il se cassa le bras gauche), il se mit à la direction pour "ressusciter" les Concerts Spirituels. Eut pour élèves Lafont, Bazzini, Massart. Mort à Genève en 1831. Joua sur plusieurs Stradivarius : le Van Houten (1701), le Wetherhill (1708), le Kruse (1721), le Kreutzer (le 1er, de 1720 que Kreutzer donnera à Massart en 1831), le Vésuve (1727, rebaptisé Lupot par le célèbre luthier Nicolas Lupot, dont le surnom était le "Stradivarius français"), le Kreutzer (le 2e, de 1731). Rodolphe eut un frère, violoniste également : Auguste.
Lalo : né à Lille le 27 janvier 1823, Edouard Victor Antoine Lalo fait ses premières études dans sa ville natale (1er prix de violon du Conservatoire à 15 ans) où il bénéficie également de l'expérience du violoncelliste allemand Baumann, qui avait joué sous la direction de Beethoven. Mais à l'âge de 16 ans, il part pour Paris : son père a rompu toute relation avec lui lorsqu'il a appris que le jeune Edouard refusait de considérer la musique comme un simple agrément, et qu'il avait décidé d'en faire son métier. Il entre au Conservatoire de Paris dans la classe de violon de Habeneck et étudie la composition avec Schulhoff et Crèvecœur, mais ses maà®tres spirituels sont Beethoven, Schubert et Schumann. Ses premières œuvres laissent le public (ainsi que les éditeurs) plutôt indifférent, et c'est en tant qu'interprète qu'il gagne sa vie. D'ailleurs, il ne considère son instrument que comme "gagne-pain" : il est compositeur dans l'âme. (Son fils, le critique musical Pierre Lalo, affirmera plus tard qu'il n'hésitait pas à dire que "la musique était faite pour être lue et non pour être entendue". Mais bien des gens ont du mal à croire qu'il ne posait jamais les mains sur un clavier, et ne faisait appel qu'à ses yeux pour "jouir pleinement des t
J'ai trouvé un référenciel des compositeurs ayant écrit pour notre fidèle compagnon à 4 cordes...
Bonne lecture (j'avoue que c'est une sacrée tartine loll


Violonistiquement votre,
Opheleea
<span style='color:purple'>Dictionnaire des compositeurs</span>
N.d.A. Certains compositeurs, ayant peut-être davantage marqué l'Histoire du violon par leur talent d'interprète, figureront au chapitre "Violonistes".
Achron Joseph : violoniste et compositeur russe (naturalisé américain en 1930), né à Losdseje (Pologne) le 13 mai 1886, mort le 29 avril 1943 à Hollywood. Fit ses études au Conservatoire de Saint-Pétersbourg dans la classe de Léopold Auer. Professeur de violon et de musique de chambre de l'Union des Artistes de Leningrad. S'expatrie aux Etats-Unis en 1925. Auteur de la célèbre Mélodie hébraïque (1911) et de nombreuses autres œuvres pour violon (le 2e concerto lui a été commandé par Jascha Heifetz, qui l'a créé en 1939).
Albinoni Tomaso (I-1671 / 1750). Auteur de quelques sonates pour violon, est surtout connu pour ses autres compositions (Concertos, Magnificat, Cantate, nombreuses sonates... et d'une cinquantaine d'opéras).
Allende-Saron Pedro'Humberto (CHL- 1885 / 1959) : compositeur ayant reçu le Prix National des Arts, ayant écrit un concerto pour violon (inédit).
Aspelmayer Franz (A-1728 / 1786). Auteur de sonates et d'un concerto pour violon.
Auric (F-1899 / 1983). Auteur d'une sonate pour piano & violon (1936).
Bach : né à Eisenach (Allemagne) le 21 mars 1685 dÂ’une famille de musiciens, Jean-Sébastien Bach est envoyé à Là¼neburg en 1700 pour chanter dans la chorale de lÂ’église et y jouer du violon. A 18 ans, il occupe son premier poste à Arnstadt : organiste de lÂ’église Saint-Boniface (qui porte aujourdÂ’hui son nom). En 1708, il est nommé organiste du Duc de Weimar, mais il participera de nombreuses fois aux cérémonies officielles en tant que violoniste et claveciniste. Maà®tre de chapelle du Prince Leopold à Kà¶then en 1717, il se fixe ensuite définitivement à Leipzig sept ans plus tard. A Weimar, il écrit surtout de la musique dÂ’église, mais à Kà¶then, on lui demanda de la musique profane : ces œuvres comprennent - entre autres - les six concertos brandebourgeois, les "Suites françaises" et les "Suites anglaises" (qui reflètent lÂ’influence de Couperin), des Préludes et Fugues pour clavecin... En 1723, il est choisi pour être le "Cantor" de la Schola de Saint-Thomas. A lÂ’apogée de son talent, il reprend ses compositions de musique sacrée. En 1747, il est invité à jouer devant Frédéric le Grand, ce quÂ’il considère comme lÂ’un des événements marquants de sa vie. Mais sa vue baisse depuis des années. Opéré successivement en mars et avril 1750 de façon désastreuse, il devient complètement aveugle et reste très affaibli. Il succombe le 28 juillet 1750 à l'âge de 65 ans. Son inhumation a lieu trois jours plus tard dans l'église Saint-Jean de Leipzig. Quoique fort apprécié de ses contemporains, il était à cette époque, beaucoup plus célèbre comme organiste virtuose que comme compositeur. Un mot concernant son œuvre pour le violon : 3 Sonates et 3 Partitas pour violon seul, 6 sonates pour clavecin & violon, 2 sonates pour violon & basse continue, 2 concertos pour violon et cordes, un concerto pour 2 violons et cordes (tout cela écrit vers 1720). Mentionnons aussi un concerto en Ré Majeur pour violon & orchestre (dont on n'a retrouvé qu'une partie), un concerto pour 3 violons et un concerto pour hautbois & violon (les originaux ont été perdus : seuls des arrangements pour clavecins & cordes ont été retrouvés).
Bartà³k : Béla Viktor Jà¡nos Bartà³k est né le 25 mars 1881 en Hongrie à Nagyszentmiklà³s (situé de nos jours en Roumanie). Il prend ses premières leçons de piano à 6 ans sous la direction de sa mère, puis de Là¡szlà³ Erkel (1894 / 1899) à Pozsony (aujourd'hui Bratislava), et à l'Académie Royale de Musique de Budapest (1899 / 1903) où il fut l'élève de Istvà¡n Thomà¡n (piano) et de Jà¡nos Koessler (composition). Ses débuts en public datent de 1891 : c'est un petit pianiste qui vient tout juste d'avoir 10 ans, interprétant une sonate de Beethoven et (déjà !) une de ses compositions (Le Cours du Danube). Mais sa 1ère œuvre importante est le poème symphonique Kossuth (nom d'un des chefs de l'insurrection hongroise de 1848, qui amena la 1ère République de ce pays) créé à Manchester en 1904 sous la direction de Hans Richter. Nommé par la suite professeur de piano au conservatoire de Budapest en 1907, il conserve ce poste jusqu'en 1934. Inspiré tout d'abord par Brahms, Dà³hnanyi, Wagner, Liszt, puis Strauss, et surtout par le folklore de l'Europe centrale et des Balkans, il écrira en 1928 : "Chacune de nos mélodies populaires est un véritable modèle de perfection artistique". Il aurait noté et enregistré (sur rouleaux phonographiques) près de 10000 mélodies hongroises, roumaines, ukrainiennes, bulgares, turques, slovaques... Citons quelques œuvres qui ont établi sa célébrité : 1 opéra Le Château de Barbe-Bleue (1911, créé en 1918), 2 ballets Le Prince de bois (1917) et Le Mandarin merveilleux (1919, créé en 1926), 2 suites pour orchestre, Musique pour cordes percussion et célesta (1936), Divertimento pour cordes (1939), Concerto pour orchestre (1943), 3 concertos pour piano, 1 pour deux pianos, 2 pour violon, 1 pour alto (inachevé à sa mort), de nombreux chants populaires, les fameuses Danses Roumaines, Danses Hongroises... ainsi qu'une Méthode de piano (1913). Dans une lettre datée d'avril 1938, il parle des "jours horribles durant lesquels l'Autriche a été attaquée... nous sommes sous la menace de voir la Hongrie se livrer aussi à ce régime de pillards et d'assassins. La question n'est plus que de savoir quand et comment. Comment après pourrais-je vivre dans un tel pays... c'est mon devoir de m'expatrier, si cela est encore possible". Après une tournée de concerts effectuée aux Etats-Unis avec le clarinettiste de jazz Benny Goodman et le violoniste Joseph Szigeti (création de Contrastes, œuvre composée en 1938), Bartà³k s'expatrie pour fuir le régime nazi. Il arrive à New-York le 29 octobre 1940. Chargé de recherches à la Columbia University, il fait plusieurs conférences, donne également des cours et quelques concerts. Mais les deux années qui suivent sont très difficiles, comme le montre sa lettre du 31 décembre 1941 : "Graduellement, par mes livres et mes articles, j'arrive au rang d'écrivain anglais. Je n'aurais jamais eu l'idée que telle aurait été la fin de ma carrière. Par ailleurs, ma carrière de compositeur est pratiquement finie. Le quasi boycott de mes œuvres par les orchestres connus continue : aucune exécution d'ouvrage ancien ni nouveau. C'est une honte, pas pour moi, bien sà»r". Le 21 janvier 1943 a lieu son dernier concert public, à l'occasion duquel sa Sonate pour 2 pianos et percussion, dans sa version orchestrée, est critiquée de dogmatisme et d'aridité. Les hongrois de New-York (Frigyès, Fritz-Reiner, Szigeti...) lui apportent une aide précieuse. Grâce à eux, le chef d'orchestre russe Serge Koussevitsky lui commande le Concerto pour orchestre (1943) et le violoniste Yehudi Menuhin la Sonate pour violon seul (1944). De nombreuses autres commandes suivent alors, mais il n'a que le temps d'achever son 3e concerto pour piano. Il meurt de leucémie le 26 septembre 1945 au West Side Hospital de New-York, après avoir confié à son médecin : "Je dois partir et j'ai encore tant à faire".
Bazzini Antonio : né le 11 mars 1818 à Brescia. Elève de Rodolphe Kreutzer. Violoniste et compositeur, il joua pour Paganini à lÂ’âge de 18 ans. Il effectua de nombreux voyages en Allemagne (où il fit la connaissance de Mendelssohn et Schumann), au Danemark, en Espagne et en France (série de concerts à Paris en 1853). Professeur (1873) puis directeur (1882) du Conservatoire de Milan. Auteur de plusieurs pièces pour violon, dont la célèbre Ronde des Lutins. Donna son nom à un Stradivarius (probablement de 1715), qu'il conserva jusqu'à sa mort, le 10 février 1897 (à Milan).
Beethoven : né à Bonn en 1770. On connaà®t la date du baptême de Ludwig van Beethoven - le 17 décembre - mais pas la date précise de sa naissance (le 16 ou le 17, peut-être même le 15). Comme l'indique son nom, sa famille est d'origine flamande. C'est son grand-père, maà®tre de chapelle de l'Electeur, qui s'établit à Bonn. Son père, également musicien de la Cour, lui enseigne le violon, le piano et l'orgue. Enfant prodige, il donne son premier concert à l'âge de 8 ans, dans l'académie de Cologne. L'année suivante, il est confié à Christian Neefe, organiste de la Cour. A 14 ans, il obtient un emploi d'organiste de la Chapelle électorale, puis celui d'altiste dans l'orchestre de la Cour. Sous la protection d'amis dévoués - tel que le comte Waldstein - il est introduit dans les familles nobles comme maà®tre de musique. C'est à cette époque qu'il écrit ses premières œuvres et qu'il se fait apprécier comme pianiste et improvisateur. A 26 ans, ayant fait la connaissance de Haydn, Salieri, Mozart, il s'installe définitivement à Vienne, où il est applaudi dans les salles de concerts les plus aristocratiques. Malheureusement, en 1798, apparaissent les premiers symptômes de la surdité. Cette infirmité dramatique l'empêche d'enseigner, de diriger un orchestre... mais pas de composer. Sa renommée devient internationale, et il reçoit les visites de Rossini, Schubert, Weber... et du jeune Liszt. Ses dons exceptionnels, ainsi que le travail considérable accompli, font de lui l'un des plus grands compositeurs qui aient jamais existé. Toute sa musique témoigne d'une extraordinaire richesse de sentiments : joie ou douleur, tranquillité et paix, frayeurs de la guerre, gloire ou désolation. A partir de 1825, la maladie ne le lâche plus. Le foie, l'estomac ainsi que des rhumatismes le font de plus en plus souffrir. Il meurt le 26 mars 1827 à Vienne. Un cortège de vingt mille personnes suit ses obsèques. En 1888, ses restes sont exhumés et transportés au Grand Cimetière de Vienne, à côté de ceux de Schubert. Ses œuvres sont nombreuses : 2 messes, 9 symphonies, 5 concertos pour piano, un triple concerto (pour violon, violoncelle et piano), une cinquantaine de sonates, une trentaine de trios et quatuors, une centaine d'arrangements sur des chants irlandais, écossais et gallois, "Le Christ au Mont des Oliviers", "Fidélio", "Les Créatures de Prométhée" ainsi que des ouvertures et de la musique de scène pour "Coriolan", "Les Ruines d'Athènes", "Egmont". Le Concerto pour violon (opus 61, en Ré Majeur) a été créé au Grand Théâtre de Vienne le 23 décembre 1806 par le violoniste Franz Clement, ce concerto - longtemps réputé injouable - ne s'impose sur le plan international qu'après plusieurs dizaines d'années, grâce notamment à Josef Joachim (1831-1907). Le dédicataire n'est autre qu'un ami d'enfance (et violon solo de l'Orchestre de Vienne) de Beethoven : Stephan von Breuning (1774-1827). Le manuscrit original est conservé à la Bibliothèque Nationale d'Autriche.
Bernstein : né le 25 aoà»t 1918 aux Etats-Unis à Lawrence (Massachusetts), Leonard Bernstein fait des études de composition à Harvard, puis de piano (classe d'Isabella Vengerova), d'orchestration (classe de Randall Thomson) et de direction d'orchestre (classe de Fritz Reiner) à Philadelphie. Chef du prestigieux New York Philharmonic Orchestra en 1958, il est également l'auteur de nombreuses œuvres pour lesquelles il s'est largement inspiré des musiques populaires américaines. Auteur d'une Sérénade (1954) pour violon, orchestre à cordes & percussions, son œuvre la plus connue est la musique du film West Side Story (1957), dont est issu "America". Bernstein est mort le 14 octobre 1990 à New York.
Berwald : suédois, né le 23 juillet 1796 à Stockholm, Franz Adolf Berwald est d'origine allemande. Se produisit en concert dès l'âge de 10 ans en tant que violoniste. Membre de la Chapelle Royale de Suède à 16 ans, membre d'honneur du Mozarteum (Salzbourg-1846), membre de l'Académie Royale de Suède (1864), professeur de composition au Conservatoire de Stockholm (1867), sa musique (et notamment son concerto pour violon) fut remise en vogue par le violoniste Henri Marteau. Mort à Stockholm le 3 avril 1868.
Biber : violoniste et compositeur autrichien, Heinrich Ignaz Franz von Biber est né à Wartenberg (Bohême) le 12 aoà»t 1644. Il fait ses études à Vienne, probablement auprès de J. H. Schmelzer. Il est nommé violoniste à la cour du Prince-évêque d'Olmà¼tz (poste qu'il occupe jusqu'en 1670), puis à la cour du Prince-évêque de Salzbourg, où il devint Maà®tre de chapelle en1684. Anobli par l'Empereur en 1690, il jouit d'une excellente réputation auprès de ses contemporains. Ses recherches permirent de faire évoluer considérablement la technique du violon (utilisation des doubles cordes, scordatura...). Il est considéré comme le fondateur de l'école viennoise de violon. Biber est mort le 3 mai 1704 à Salzbourg. Parmi ses œuvres, citons plusieurs opéras (dont un seul - celui de 1687 - est parvenu jusqu'à nous), de la musique d'église (messes, requiem, offertoires, vêpres...), 16 sonates pour violon seul (1674), 8 sonates pour violon et basse continue (1681).
Bliss Arthur (Sir) : né à Londres le 2 aoà»t 1891. Fit ses études auprès de Vaughan Williams, Gustav HolstÂ… Professeur au Royal College of Music de Londres (1921) et à l'Université de Californie (1940). Nommé Master of the Queen's Music en 1953. Auteur, entre autres, de 4 quatuors à cordes et d'un Concerto pour violon (écrit en 1955).
Bloch : né à Genève le 24 juillet 1880, Ernest Bloch commence sa formation musicale en Suisse, notamment avec Emile Jaques-Dalcroze (harmonie et contrepoint) à Genève. Son désir d'apprendre et de se perfectionner l'amène à effectuer de nombreux voyages pour poursuivre ses études : Bruxelles (dans la classe de violon d'Eugène Ysaà¿e qui, malicieusement, l'encourageait à poursuivre les cours de composition...), Francfort (où il suit les cours de composition d'Iwan Knorr), mais aussi Mà¼nich et Paris. En 1909, il dirige d'importants concerts à Neuchâtel (dont le Concerto de Mendelssohn avec un violoniste de 17 ans qui allait devenir célèbre : Joseph Szigeti) ainsi qu'à Lausanne. Il enseigne également la composition, de 1911 à 1915, au Conservatoire de Genève. Puis il part pour les Etats-Unis, devient professeur à New-York (1916), et fonde l'Institut de Musique de Cleveland (1920). Il y occupe le poste de Directeur pendant 5 ans. De 1925 à 1930, il assure la direction du Conservatoire de San Francisco, où la bienveillance d'un mécène lui permet de se consacrer entièrement à la composition. Bloch va peu après vivre à l'écart, dans les Alpes suisses ou en Haute-Savoie, pendant trois ans. Les événements politiques en Europe font qu'en 1938, il décide de retourner en Amérique et de s'y installer. En janvier 1938, il a terminé le "Concerto pour violon". Celui-ci est créé à Cleveland en décembre de cette même année par Joseph Szigeti, et joué l'année suivante avec Charles Mà¼nch et la Société des Concerts du Conservatoire à Paris. C'est là qu'il est enregistré pour la première fois. En dépit du fait que la plus grande partie de l'œuvre de Bloch incarne les passions et les aspirations sacrées de l'âme juive, le compositeur a affirmé que "dans ce concerto, il n'y avait ni intention ni inspiration juives". Nommé Professeur à l'Université de Californie en 1941, il y enseigne 11 ans avant de prendre sa retraite... qu'il consacre tout de même à la musique. En 1958, il dédie ses deux "suites pour violon seul" à Yehudi Menuhin. La Portland Arts Commission lui décerne une récompense spéciale en janvier 1959. C'est à cette occasion qu'il rencontre pour la dernière fois Szigeti (amis de longue date, ils se sont rencontrés 50 ans auparavant) qui effectuait une tournée dans l'Oregon. Ernest Bloch meurt le 15 juillet, à Agate Beach (Portland).
Bonporti (ou Buonporti, Dom Francesco Antonio) : né le 11 juin 1672 à Trente. Disciple de Pitoni et de Corelli à Rome. Musicien de la Chapelle de l'Empereur Joseph 1er (1700). Auteur d'un Concerto pour violon (op. 11 / 5), et des Invenzioni pour violon & continuo (1712, qui furent longtemps attribuées à Bach !). Mort à Padoue le 19 décembre 1748.
Boulanger : Lili Juliette Marie Olga Boulanger est née à Paris le 21 aoà»t 1893. Sa sœur Nadia (1887/1973) lui donne ses premières leçons de musique. Très précoce, elle compose sa première mélodie à 11 ans : La Lettre de mort. En 1909, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans les classes de Caussade (contrepoint), Vidal et Fauré (composition). Son travail est récompensé en 1913. Pour sa cantate Faust et Hélène, elle se voit décerner le 1er Grand Prix de Rome. Elle est la première femme à l'obtenir ! Malheureusement, la "Grande Guerre" éclate et son séjour à la villa Médicis - réservé aux Grands Prix de Rome - ne peut avoir lieu. C'est à la même époque qu'elle commence à souffrir de la maladie qui l'emportera le 15 mars 1918, à Mézy (Yvelines). Elle allait avoir 25 ans... Les œuvres qu'elle laisse sont essentiellement de la musique vocale, ainsi que deux poèmes symphoniques. Une sonate pour violon et piano ainsi qu'un opéra (La Princesse Maleine, de Maeterlinck) sont restés inachevés. Nadia cessera d'écrire à la mort de sa sœur pour se consacrer à l'enseignement musical (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Ecole Normale de Paris, Conservatoire Américain de Fontainebleau) et entretenir son souvenir.
Brahms : né à Hambourg le 7 mai 1833. Son père, contrebassiste à lÂ’Orchestre Municipal de Hambourg, remarque ses dons précoces. Il lui fait étudier la musique dès lÂ’âge de 7 ans, particulièrement le piano (avec Kossel) et la composition (avec Marxsen). A 14 ans, Johannes Brahms donne son 1er concert, où il interprète une de ses œuvres. 1853 est une date importante dans sa vie. En compagnie du violoniste hongrois Eduard Remenyi, il effectue une tournée de concerts : Hanovre tout dÂ’abord, où il se lie dÂ’amitié avec un autre violoniste hongrois - Joachim - puis Weimar, où il fait la connaissance de Liszt. A Dà¼sseldorf, il rencontre Robert et Clara Schumann qui, enthousiasmés par ses talents, lui offrent amitié, hospitalité... et appuis, notamment par leurs recommandations auprès dÂ’éditeurs et dÂ’organisateurs. De 1857 à 1859, il est Directeur de la Musique à Detmold. En 1862, il se fixe définitivement à Vienne. Sa renommée - de même que ses ressources - grandit rapidement. Pianiste, compositeur, professeur, mais aussi chef dÂ’orchestre et chef de chœur, il dirige entre autres la Wiener Singakademie de 1863 à 1864 et le Singverein der Gesellschaft der Musikfreunde (une société des amis de la musique) de 1872 à 1875. Il fait la connaissance de Dvorak en 1878, l'apprécie énormément et lui apporte son soutien. Durant les vingt dernières années de sa vie, il ne va pratiquement plus se consacrer quÂ’à la composition, si l'on excepte une tournée avec Joachim en 1879. Ses œuvres sont très nombreuses ; 4 symphonies, 2 sérénades, 4 concertos (2 pour piano, 1 pour violon, 1 pour violon et violoncelle), 10 sonates (3 pour piano, 3 pour violon et piano, 2 pour violoncelle et piano, 2 pour clarinette et piano), 5 trios, 6 quatuors, 4 quintettes, 2 sextuors, et aussi de la musique vocale (le célèbre Requiem allemand, une Rhapsodie, une cantate, des motets... et plus de 200 Lieder). Il meurt à Vienne dÂ’un cancer du foie, le 3 avril 1897. Le Concerto en Ré Majeur op.77 pour Violon a été créé le 1er janvier 1879 à Leipzig par Josef Joachim (1831 / 1907), sous la direction de l'auteur. Elle mit un certain temps avant de s'imposer au répertoire, en raison de la difficulté d'exécution et de l'incompréhension dont souffrait la musique de Brahms dans certains pays, notamment en France (Lalo, Fauré). Le célèbre violoniste espagnol Pablo de Sarasate (1844 / 1908) refusa toujours de la jouer. A l'origine, Brahms avait prévu quatre mouvements, mais il décida de supprimer le Scherzo. Restent l'Allegro ma non troppo (pour lequel Fritz Kreisler a écrit une très belle cadence), l'Adagio, et l'Allegro Giocoso.
Bruch : né à Cologne le 6 janvier 1838, Max Bruch manifesta très tôt des aptitudes exceptionnelles pour la musique. Il fut lÂ’élève de Hiller et Reinecke, à Cologne, puis travailla avec Hauptmann et Rietz, à Leipzig. A lÂ’âge de 20 ans, il créa ses premières œuvres, mais son premier métier véritable fut celui de chef dÂ’orchestre. Ainsi, de 1862 à 1864, il dirigea les chœurs et lÂ’orchestre de Mannheim, puis les orchestres philharmoniques de Coblence (de 1865 à 1867), de Sondershausen (de 1867 à 1870), de Berlin (de 1878 à 1880), de Liverpool (de 1880 à 1883) et de Breslau (de 1883 à 1891). En 1891, il fut nommé professeur de composition à lÂ’Académie de Musique de Berlin. Toutes ses œuvres - essentiellement avec orchestre - furent très appréciées par ses contemporains. A sa mort, survenue à Berlin le 2 octobre 1920, il nous laisse 3 opéras, 3 symphonies, 3 concertos et un Konzertstà¼ck pour violon, Kol Nidrei pour violoncelle, 2 quatuors à cordes et de nombreuses œuvres pour choeurs et orchestre. Le 1er Concerto (en sol mineur, opus 26) pour violon et orchestre, a été terminé en 1868. Ecrit pour le violoniste Joachim, il est considéré comme la plus connue de ses compositions.
Bull : violoniste et compositeur norvégien, Ole Bull est né à Bergen le 5 février 1810. Très précoce, il joue en soliste à 9 ans avec la Société Harmonique de Bergen, il fait ses études auprès de Eriksen, Poulsen, Ludholm. Mais c'est après avoir entendu Paganini en concert (Paris-1831) que se produit le déclic qui fera de lui un des plus grands personnages de son pays : il fait la connaissance du Maà®tre, dont il reçoit félicitations et encouragements. Il est d'ailleurs un des premiers à jouer les fameux Caprices. Dans tous ses concerts (Norvège, Angleterre, Irlande, Allemagne, Russie, Etats-Unis...), ainsi que dans ses œuvres (de nombreux arrangements pour violon & piano de thèmes traditionnels norvégiens), il va constamment s'inspirer de son idole. Il joua sur plusieurs Stradivarius : le Briselli (celui de 1687), le Telaki (de 1690, qui avait appartenu à Viotti), le Wetherhill (1708, ayant appartenu à Rodolphe Kreutzer), le Marie-Hall (1709, ayant appartenu à Viotti puis à Wagner). Donna son nom à L'Espagnol (Stradivarius de 1722, qu'Ole Bull avait primitivement baptisé ainsi, croyant qu'il avait été réalisé pour la Cour d'Espagne). Notons enfin que c'est sur son intervention que le jeune Grieg (âgé de 15 ans) fut envoyé au Conservatoire de Leipzig, recevant ainsi une véritable formation musicale, qui a toujours fait défaut à Bull. Il est mort à Lyso (près de Bergen) le 17 aoà»t 1880. Rappelons au passage qu'à l'époque, la Norvège est encore... suédoise, puisqu'elle n'acquit son indépendance qu'en 1905.
Buonporti : voir Bonporti
Bush (Alan) : né à Londres le 22 décembre 1900. Nommé en 1925 professeur de composition à la Royal Academy of Music de Londres, où il fit l'essentiel de ses études musicales. Auteur de Lyric Interlude (pour violon et piano - 1944), Air & Dance (pour violon, quatuor à cordes et percussion - 1947), 3 Concert Studies (violon, violoncelle et piano — 1947) et d'un Concerto pour violon (1948).
Busoni (Ferrucio Benvenuto) : né le 1er avril 1866 à Empoli près de Florence. Pianiste, compositeur, auteur de 2 sonates pour violon et piano (1890 et 1898) et d'un Concerto en Ré Majeur pour violon (1897). Mort à Berlin le 27 juillet 1924.
Buttstà¤dt (Franz Vollrath) : né à Erfurt le 2 avril 1735. Auteur de sonates pour piano et violon. Mort le 7 mai 1814 à Rothenburg.
Buxtehude Diderik (Dietrich, en allemand) : né en 1637 à Oldesloe (Holstein, nord de l'Allemagne). "Il fut le compositeur allemand le plus important entre Schà¼tz et J.-S. Bach ainsi que le meilleur représentant de la culture musicale germano-danoise de la mer Baltique" (M. Geck). Rappelons qu'avant de faire partie de l'Allemagne, le Holstein fut pendant 4 siècles une province danoise (annexée en 1460 par le roi Christian 1er). Cela explique entre autres les consonances des noms : ainsi, son père s'appelait Hans Jensen Buxtehude (1602 / 1674). Il occupe successivement les postes d'organiste de l'église Marienkirche de Hà¤lsingborg (Suède) en 1657, puis de l'église allemande d'Elseneur en 1660 (place qu'occupa son père pendant 32 ans), et de l'église Marienkirche de Là¼beck en 1668, qu'il conservera jusqu'à sa mort. On raconte une anecdote concernant cette dernière nomination : celle-ci ayant été soumise à la condition que Buxtehude épouse la fille de son prédécesseur (Franz Tunder), ce qu'il fit, lui-même résolut que son propre successeur deviendrait obligatoirement son gendre : c'est ainsi qu'à tour de rôle Haendel, Mattheson (en 1703, attirés par la nouvelle que Buxtehude cherchait un successeur) et Bach (en 1705) renoncèrent, de leur plein gré, à l'orgue de la Marienkirche et aux charmes d'Anna Margreta Buxtehude. En 1673, il fonde les Abendmusiken de Là¼beck (concerts du soir, fixés aux 5 derniers dimanches avant Noà«l), dont le prestige attira Bach en 1705. Celui-ci - alors âgé de 20 ans - fit à pied le voyage Arnstadt / Là¼beck, soit près de 400 kilomètres ! Organiste et compositeur de grande renommée, Buxtehude meurt le 9 mai 1707 à Là¼beck, laissant plus de 100 œuvres vocales religieuses, de nombreuses compositions pour orgue, clavecin... et une vingtaine de sonates pour violon, viole de gambe et basse continue.
Camargo Guarnieri (Mozart !) : compositeur brésilien né le 1er février 1907, élève de Koechlin et de Mà¼nch, auteur de concertos pour violon et pour piano.
Cambini (Giuseppe Maria) : né à Livourne en 1746, élève de Nardini et Manfredi, auteur de Préludes, Airs variés, 6 Sonates, 3 Concertos pour violon, ainsi que de près de 300 quatuors et quintettes, 3 symphonies et 79 symphonies concertantes. Mort à Paris vers 1811.
Camerloher (Placidus von) : né à Murnau le 9 aoà»t 1718. Compositeur allemand, auteur de sonates et de musique de chambre. Mort à Freising le 21 juillet 1782.
Chausson : né à Paris le 21 janvier 1855. Après avoir obtenu une licence en droit, Ernest Amédée Chausson entre au Conservatoire de Paris (il a 25 ans) dans la classe de composition de Massenet et dans la classe d'orgue de Franck. Suite à un échec, mais surtout à l'incompatibilité entre l'enseignement officiel dispensé au Conservatoire et son caractère, Chausson quitte l'établissement... mais pas son professeur - Franck - avec qui il va continuer sa formation de 1880 à 1883, en cours particuliers. Il se lie également d'amitié avec de nombreux musiciens comme Duparc, d'Indy, Fauré, Debussy... ainsi qu'avec des peintres tels que Renoir, Degas, Carrière, des poètes et bien d'autres artistes. Secrétaire de la Société Nationale de Musique (à partir de 1888), il ne ménage pas ses efforts pour faire connaà®tre et développer la musique française. Le 10 juin 1899, à Limay (Yvelines), il meurt d'une fracture du crâne, due à un stupide accident de bicyclette. L'œuvre la plus célèbre de Chausson est probablement son "Poème pour violon et orchestre", composé en 1897 et créé aux Concerts Colonne par Eugène Ysaà¿e la même année.
Chostakovitch : né à Saint-Petersbourg le 25 septembre 1906, Dimitri (ses prénoms russes sont en fait Dmitri Dmitriévitch) Chostakovitch entre en 1919 au Conservatoire de Petrograd (Saint-Petersbourg est le nom que donna Pierre le Grand à sa nouvelle capitale. Rebaptisée Petrograd durant la 1ère Guerre Mondiale, elle devint Leningrad à la mort de Lénine, pour s'appeler à nouveau Saint-Petersbourg), et suit les cours de piano (classes de Rozanova et de Nikolaiev) et de composition (classes de Steinberg et de Glazounov. Ce dernier jugea son élève de la façon suivante : "des dons de créateur exceptionnellement brillants et précoces, dignes d'étonnement et d'admiration... Beaucoup d'imagination et d'invention dans sa musique..." et lui attribua un 20 sur 20 lors des épreuves de composition). Passionné de Mozart, Beethoven, Bach, Haydn et des compositeurs russes (Tchaïkovsky, Borodine, Moussorgsky, Rimsky-Korsakov), il s'intéresse par la suite aux œuvres de Berg, Bartok, Hindemith, Schà¶nberg, Milhaud et Mahler. Maintes fois récompensé et honoré : Prix d'Etat (1941, 1942, 1946, 1950, 1952), Prix Staline (1940, 1942, 1949), Prix Lénine (1954, 1958), nommé Artiste du Peuple Soviétique (1954), Docteur honoris causa à Oxford (1958), Professeur au Conservatoire de Leningrad (1937), professeur au Conservatoire de Moscou (1943), Premier Secrétaire de l'Union des Compositeurs (1960), il est même nommé peu après Député du Soviet Suprême, les autorités estimant que l'importance de la musique devait dépasser le seul cadre culturel. A sa mort, survenue à Moscou le 9 aoà»t 1975, sa production compte 147 numéros d'opus au total : 3 opéras, 3 ballets, 15 symphonies, 6 concertos, de la musique de chambre (15 quatuors...), de la musique vocale, des musiques de films... Plusieurs de ses œuvres sont encore inédites. Citons l'un de ses chef-d'œuvre : le Concerto n° 1 (opus 99, en la mineur) composé en 1947-48, en pleine période de jdanovisme (Andreï Jdanov : agent actif du stalinisme, membre du Politburo en 1939), au cours de laquelle Chostakovitch - mais aussi d'autres compositeurs comme Prokofiev ou Khatchaturian - fut particulièrement visé et accusé de "tendance formaliste antipopulaire" ! Il fallut attendre 7 ans et un climat plus serein avant de révéler cette partition. Le concerto fut créé le 29 octobre 1955 à Leningrad par David Oïstrakh, son dédicataire, qui dira : "Cette œuvre pose à son interprète des problèmes passionnants : elle l'oblige à exprimer les pensées, les sentiments, les états d'âme les plus profonds avant de l'autoriser à montrer sa virtuosité... Je me suis attaché progressivement à cette musique jusqu'à ce qu'elle ait pris totalement possession de moi... Plus j'étudiais ce concerto avec passion, mieux je le vivais... Quant au 2e mouvement, il contient quelque chose de maléfique, de démoniaque et d'épineux".
Copland : Aaron Copland est né à Brooklyn le 14 novembre 1900. Ses études musicales s'achèvent à Paris en 1921, auprès de Nadia Boulanger. Auteur de nombreuses œuvres : Dance Symphony (avec laquelle il remporte le Prix RCA Victor), Billy the Kid (1938), Rodeo (1942, d'où est extrait "Hoe Down"), Appalachian Springs (1944, Prix Pulitzer)... Elegies (pour violon & alto) et, pour violon & piano : Capriccio, Preludes, Nocturne, Ukulele Serenade, ainsi qu'une Sonate. Reçut un Oscar pour la musique du film The Heiress (1949), la Médaille d'or de l'American Academy (1956), la Médaille Présidentielle de la Liberté (1964), Commandeur de l'Ordre du Mérite (Allemagne de l'Ouest), Membre honoraire de l'Académie Sainte-Cécile (Rome), Docteur Honoris Causa de plusieurs universités... L'Université de New-York a fondé l'Aaron Copland School of Music en 1982. Copland fut également chef d'orchestre (à partir de 1955). Il est mort le 2 décembre 1990 à North Tarrytown (NY).
Corelli Arcangelo : né à Fusignano le 17 février 1653. Virtuose de son époque, installé à Rome (1671) au service de la Reine Christine de Suède, puis du cardinal Pamphili (1684) et du cardinal Ottoboni (neveu du pape Alexandre VIII) cinq ans plus tard. Auteur de nombreux concertos ainsi que de 12 sonates pour violon (op. 5, daté du 1er janvier 1700) parmi lesquelles la plus connue : La Follia. Arcangelo Corelli compta parmi ses élèves Somis, Pugnani, Geminiani, Anet, Locatelli... Il fit considérablement évoluer la technique de l'archet. Mort à Rome le 8 janvier 1713. Joua sur un Amati et un Stradivarius de 1693 (le Harrison).
Debussy : né le 22 aoà»t 1862 à Saint-Germain-en-Laye, Achille Claude Debussy est élevé dans une extrême pauvreté et ne reçoit aucune éducation. Heureusement, il a la chance dÂ’être remarqué par Antoinette Flore Mauté - pianiste de talent ayant connu Chopin - qui découvre en lui des dons instinctifs pour le piano. Ainsi, le 2 octobre 1872, il entre au Conservatoire de Paris. Pendant douze ans, il va suivre les classes de Marmontel (piano), Lavignac (solfège), Durand (harmonie), Franck (orgue), Massenet et Guiraud (composition). Il va également faire la connaissance de Marguerite Wilson-Pelouze et de Nadejda von Meck, la protectrice de Tchaikovsky. Cela se traduira par de nombreux voyages (Suisse, Italie, Autriche et Russie) quÂ’il effectuera en tant que pianiste. CÂ’est aussi à partir de cette époque quÂ’il commence à composer. En 1884, il obtient le 1er Grand-Prix de Rome, avec sa cantate LÂ’Enfant Prodigue. De nombreux travaux, écrits à Rome dans les années qui suivirent, ont été perdus, détruits ou inachevés. Il découvre les œuvres de Wagner (Parsifal, Tristan), la musique d'Extrême-Orient à l'Exposition Universelle, Boris Godounov de Moussorgsky... qui enrichiront son expérience. Mondialement connu comme pianiste et comme compositeur, Debussy a également été chef dÂ’orchestre (dirigeant ses œuvres en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Angleterre, en Russie et en Hollande) et critique musical (Le Figaro, Le Mercure de France, Comœdia, Musica ...). Les premières manifestations dÂ’un cancer apparaissent en 1910. A la suite de deux opérations très pénibles sa santé décline rapidement. De par les événements de lÂ’époque, sa mort - survenue le 25 mars 1918 à Paris - passe inaperçue. "L'œuvre de Debussy, dira Roland de Candé, a fait souffler sur la musique un vent de liberté". Ses compositions sont beaucoup trop nombreuses pour être citées toutes ici. En voici quelques-unes parmi les plus célèbres : Trois Nocturnes (1890-1899), les Fêtes galantes (1892 et 1904), Pelléas et Mélisande (1902), La Mer (1905), Le Martyre de Saint-Sébastien (1911), trois ballets (1912), vingt-quatre Préludes (1910 et 1913), douze Etudes pour piano (1915)... et son ultime Sonate pour violon et piano (1917).
Delerue : Georges Delerue est né à Roubaix le 13 mars 1925. Il fait ses études musicales au conservatoire de Roubaix (piano, orgue, harmonie, musique de chambre) puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classes de Milhaud et de Bà¼sser). En 1949, il obtient à la fois le 1er Prix de composition et le Grand-Prix de Rome ! Bien d'autres récompenses lui seront attribuées tout au long de sa carrière : le Prix Italia (1963), un Emmy Award pour la partition musicale de la Première Mondovision (1967), 3 Césars (1979, 1980, 1981), 4 Oscars (1970, 1979, 1980, 1981) et plusieurs nominations, un Gemini Award (1987)... Chef d'orchestre de l'O.R.T.F. de 1952 à 1959, il dirige toujours ses enregistrements de musique de films et de télévision. Parmi ses œuvres : 4 opéras, 4 ballets, des Concertos, de la musique de chambre, des musiques pour la Télévision (Les Rois Maudits, Jacquou le Croquant, Thibaud ou les Croisades, Splendeurs et Misères des Courtisanes...). Mais ce sont ses musiques de film - plus de 200 ! - qui le rendirent célèbres dans le monde entier. Il a collaboré avec les plus grands réalisateurs (Resnais, Sautet, Godard, Russel, Colpi, Zulawski, Becker, Verneuil, Reichenbach, Truffaut, Malle, de Broca, Berri, Huston, Bertolucci, Zinnemann, Oury, Schoendoerffer, etc.). Prémonition ? Georges Delerue est mort le 21 mars 1992 à Burbank (Californie), après avoir écrit le "Concerto de l'Adieu", sa dernière musique (celle du film Diên Biên Phu), pour laquelle Pierre Schoendoerffer a dit : "Quand le scénario a été écrit, avant même de tourner, nous avons enregistré la musique. Georges Delerue a composé le Concerto de l'Adieu, magnifique, prémonitoire de ce que devait être l'âme du film. Un concerto est un dialogue entre l'instrument et l'orchestre. Dans le film, le violon est la voix de la France; l'orchestre de Hanoï celle du Viêt-nam. La musique de Delerue, noble, rigoureuse, chargée d'émotion retenue, participe elle-même à un concerto plus vaste, dialogue avec la terrible musique de percussion que sont les bruits et les fureurs de le guerre..."
Dinicu Grigoras : né à Bucarest le 3 avril 1889, il fut élève de Carl Flesch (de 1902 à 1906) au Conservatoire de Bucarest. Violoniste roumain marginal, il effectua quasiment toute sa carrière en jouant dans les hôtels, cafés, restaurants et cabarets de l'Europe de l'Est. Il composa de nombreuses œuvres de musique tzigane : la plus célèbre d'entre elles est "Hora Staccato", qu'il écrivit à 17 ans, à l'occasion de son diplôme, obtenu au Conservatoire de Bucarest (1906). Heifetz en fit un arrangement pour violon & piano en 1932. Dinicu est mort à Bucarest le 28 mars 1949.
Dvorà¡k : Antonin Dvorà¡k est né à Nelahozeves (Bohême), le 8 septembre 1841. Entré à lÂ’école dÂ’orgue de Prague en 1857, violoniste dans lÂ’Orchestre du Théâtre National de 1862 à 1871, cÂ’est surtout en tant que compositeur quÂ’il se fit connaà®tre. Il eut la chance de susciter lÂ’admiration de Brahms qui, par ses relations (éditeurs, chefs dÂ’orchestre...) le rendit rapidement célèbre. A la suite de plusieurs tournées en Angleterre, en Allemagne, en Hongrie, en Russie, il fut nommé directeur du Conservatoire National de Musique de New-York (de 1892 à 1895) puis, peu après son retour au pays, directeur du Conservatoire de Prague (en 1901). Décédé le 1er mai 1904, il laisse de très nombreuses œuvres de musique de chambre, les fameuses Danses slaves, plusieurs concertos pour violon, violoncelle, piano... et neuf symphonies. La 9e, dite du Nouveau Monde, fut achevée en 1893.
Ernst : Heinrich-Wilhelm Ernst est né à Brno (Moravie) en 1814. Elève de Mayseder et de Joseph Bà¶hm (Conservatoire de Vienne-1825), puis de Bériot à Paris (pendant 6 ans), où il fit ses débuts en 1831. On dit quÂ’ayant entendu certaines œuvres inédites de (et par) Paganini, il les aurait rejouées à lÂ’oreille. Le célèbre violoniste italien en fut réellement étonné. Ils donnèrent ensemble un concert en 1837 à Marseille. Il fit la connaissance de Schumann, Liszt, Berlioz, fit de nombreuses tournées à travers lÂ’Europe et la Russie, fut membre de la London Beethoven Society, jouant en quatuor avec Wieniawski, Joachim et le violoncelliste PiattiÂ… Bizarrement, Ernst tomba un peu dans lÂ’oubli à sa mort. Connaissant à fond toutes les possibilités techniques du violon, il laisse des œuvres comme les Mélodies Hongroises, ou La Dernière Rose de lÂ’Eté (6e étude - la plus célèbre - dÂ’une série de six), uniquement accessible aux grands virtuoses, un Concerto Pathétique, Elégie, 2 Nocturnes, Fantaisie sur des thèmes dÂ’Othello de RossiniÂ… Considéré comme l'héritier de la technique de Paganini, qui fut sa source d'inspiration. Mort à Nice en 1865. Donna son nom à un Stradivarius de 1709, qui fut joué ensuite par Neruda. Il joua aussi sur le Plotenyi (Stradivarius de 1725). Son archet était un Tourte.
Fauré : Gabriel Urbain Fauré est né le 12 mai 1845 à Pamiers dans l'Ariège. Bien que ses parents ne soient absolument pas mélomanes, le jeune Fauré manifeste très tôt des dons exceptionnels pour la musique. A 10 ans, grâce à l'aide du député De Saubiac, par qui il obtient une bourse, il part pour Paris effectuer ses études dans l'Ecole de Musique Classique et Religieuse fondée par Louis Niedermeyer en 1853. Il va y rester 11 ans, pendant lesquels il se lie d'amitié avec son maà®tre de piano : Camille Saint-Saà«ns. En 1866, il commence sa carrière professionnelle en tant qu'organiste à l'église Saint-Sauveur de Rennes. Mais ses modestes revenus vont l'obliger, pendant près de 25 ans, à donner des leçons particulières. De retour à Paris en 1870, il est nommé organiste à Notre-Dame-de-Clignancourt. Il n'y reste que peu de temps, car la guerre entre la France et la Prusse éclate, et il s'engage dans l'Infanterie. Après la Guerre et la Commune, il devient titulaire du grand orgue de Saint-Honoré d'Eylau. De temps en temps, il remplace Charles-Marie Widor à Saint-Sulpice, et Camille Saint-Saà«ns à La Madeleine. Il retourne aussi à l'école Niedermeyer... mais en tant qu'enseignant cette fois. A partir de 1877, il effectue plusieurs voyages en Allemagne (Weimar, Cologne, Mà¼nich) où il fait la connaissance de Franz Liszt. Puis vient une période d'une vingtaine d'années durant laquelle il écrit la plupart des œuvres qui le rendent célèbre comme compositeur. La mort de ses parents va donner naissance au fameux Requiem, dans lequel il exprime sa conception de la mort comme "une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur de l'au-delà , plutôt que comme un passage douloureux". Créé le 16 janvier 1888 sous sa direction, à La Madeleine, il ne comporte dans son orchestration originale que des parties d'altos, violoncelles, orgue, harpe et timbales. Fauré ajouta par la suite 2 cors et 2 trompettes, puis 3 trombones. Son éditeur (Hamelle), surpris par l'absence de violons et de "bois", lui demanda d'en réaliser une nouvelle version pour grand orchestre symphonique. Achevée en 1900, celle-ci sera publiée l'année suivante. C'est cette version de concert qui est présentée ce soir. Infatigable, Fauré déborde d'activité. Consécrations officielles et postes à responsabilité s'accumulent : Inspecteur des conservatoires de province (1892), succède à Théodore Dubois à l'orgue de La Madeleine (1896), Professeur de composition au Conservatoire (1896), il hérite de la classe de Massenet, et compte parmi ses élèves Enesco, Aubert, Koechlin, Schmitt, Ravel... Chargé de la critique musicale du Figaro (1903), Directeur du Conservatoire de Paris en 1905 (alors qu'il n'en a jamais été l'élève), Membre de l'Institut de France (Académie des Beaux-Arts, 1909), Grand cordon de la Légion d'Honneur (1920). Sa mort, survenue à Paris le 4 novembre 1924, ne pouvait évidemment donner lieu qu'à des funérailles nationales. Ses œuvres pour le violon sont 2 sonates, une berceuse, une Romance, un Andante (pour violon et piano), ainsi qu'un Concerto (pour violon et orchestre).
Franck : né le 10 décembre 1822 à Liège (qui fait à cette époque partie du royaume des Pays-Bas, car la Belgique ne fut indépendante qu'en 1831). Son père - personnage vaniteux, despotique et cupide - décide de faire de lui et de son frère Joseph deux virtuoses. Il les inscrit à l'Ecole Royale de Musique (le Conservatoire de Liège) en 1828. Plus doué que son frère, César (ses autres prénoms sont Auguste, Jean, Guillaume, Hubert) Franck reçoit son diplôme à 11 ans, félicité par son professeur Daussoigne-Méhul (neveu d'Etienne Méhul). Il commence ses tournées sans plus attendre, sous la direction de son père bien entendu. En 1835, la famille Franck s'installe à Paris. César étudie le contrepoint, la fugue et la composition auprès de Reicha. A 15 ans, il entre au Conservatoire de Paris dans les classes de Zimmermann (piano) et de Leborne (composition). Il y obtient en 1840 le Grand Prix d'Honneur de piano ainsi que le 1er Prix de Fugue. Cette même année, il entre dans la classe d'orgue de Benoit où, à la surprise générale, il ne sera récompensé que par un 2e Prix l'année suivante. Préparant activement le concours pour l'obtention du Prix de Rome, Franck doit subir une dernière fois la "tyrannie" de son père : celui-ci ayant décidé de le faire rentrer à Liège, l'espoir du Prix de Rome s'envole. Voulant son indépendance, Franck a 20 ans lorsqu'il décide de retourner à Paris, où il enseigne le piano. Le 22 février 1848, la Révolution fait rage dans les rues de la Capitale. L'une d'elles offre un curieux spectacle : un cortège nuptial s'avance et demande aux émeutiers d'entrouvrir une brèche dans la barricade afin de pouvoir atteindre l'église de La Trinité... Le mariage romanesque en question est un des rares éléments pittoresques de la vie de Franck. Organiste de Notre-Dame-de-Lorette (1848-53) et de Saint-Jean Saint-François (1851-58), il est nommé maà®tre de chapelle et organiste titulaire de la nouvelle église Sainte-Clotilde en 1858. L'année suivante, il inaugure le grand orgue construit par Cavaillé-Coll, aux claviers duquel il fera toute sa carrière d'interprète et d'improvisateur. Afin de prendre part à la guerre de 1870, il demande la nationalité française... qu'il n'obtiendra que trois ans plus tard. Il n'est donc toujours pas naturalisé lorsqu'il fonde en 1871 la Société Nationale de Musique (Ars Gallica), dont le but est de régénérer la musique française. De nombreux musiciens se regroupent autour de lui : Saint-Saà«ns, Fauré, Massenet, Duparc, d'Indy... En 1872, il succède à Benoit dans la classe d'orgue du Conservatoire de Paris. Très vite, il se laisse "emporter" et fait de sa classe une véritable classe de composition. Parmi ses élèves, on trouve Chausson, Ropartz, Lekeu, Duparc, Pierné, Vierne, d'Indy, Tournemire... Franck ne connut son premier succès que l'année de sa mort, pour l'audition de son Quatuor à cordes. "Vous voyez, avait-il remarqué, le public commence à me comprendre". Il meurt le 8 novembre 1890 à Paris des suites d'un stupide accident de fiacre. Il laisse de grandes œuvres chorales, de la musique religieuse, 4 poèmes symphoniques, 6 pièces pour grand orgue (1862), des opéras qu'il ne devait jamais entendre jouer (Hulda -1885, Ghisèle - 1890) et de véritables chefs-d'œuvre : le Quintette (1879), les Variations symphoniques pour piano et orchestre (1885), la Sonate pour violon et piano (1886), la Symphonie en ré mineur (1888)... et les Trois chorals pour orgue (1890).
Gabrieli Andrea : né à Venise entre 1510 et 1515, serait le 1er auteur d'œuvres pour violon. Plusieurs sonates ont été éditées en 1587. Mort à Venise l'année précédente, en 1586.
Grieg : Edvard Grieg est né le 15 juin 1843 en Norvège, à Bergen. Ayant commencé très tôt lÂ’étude du piano - sa mère était pianiste - il compléta sa formation à Leipzig (1858), puis à Copenhague (1863). Il découvrit le folklore norvégien grâce à un inconnu : Richard Nordraak (mort en 1866 à lÂ’âge de 24 ans). Ce musicien allait "déclencher" le génie de Grieg qui, en 1867, sÂ’installa à Christiana (autre nom dÂ’Oslo à lÂ’époque) et fonda lÂ’Académie Nationale de Musique. En 1898, il créa également le 1er festival de musique de son pays. Pianiste, chef dÂ’orchestre, ses voyages à travers lÂ’Europe lÂ’amenèrent à rencontrer Liszt, Wagner, Tchaikovsky, Brahms... mais il doit surtout sa célébrité à ses compositions, particulièrement avec une de ses œuvres maà®tresses : la fameuse musique de scène pour Peer Gynt. Il mourut à Bergen le 4 septembre 1907.
Haendel : Georg Friedrich Haendel (ou Hà¤ndel) est né à Halle (Saxe) le 23 février 1685. Il fait ses études à l'Université de Halle, apprend l'orgue, le clavecin et la composition sous la direction de Friedrich Wilhelm Zachow (ou Zachau, 1663 / 1712). Organiste assistant (1697) puis titulaire (1702) à la cathédrale de Halle, il quitte ce poste l'année suivante pour celui de violoniste puis de claveciniste à l'Opéra de Hambourg. Il entreprend un voyage pour Là¼beck en 1703 avec Mattheson, attirés tous deux par la nouvelle que Buxtehude cherchait un successeur à l'orgue de la Marienkirche. Buxtehude ayant mis comme condition que son successeur serait obligatoirement son gendre, Haendel et Mattheson renoncent à briguer ce poste (il en sera de même pour Bach deux ans plus tard). Son voyage en Italie (1706) lui permet de faire la connaissance de Corelli, Scarlatti (père et fils), Pasquini, Steffani... En 1710, il est nommé Kappellmeister de l'Electeur de Hanovre, poste dont il s'absente la plupart du temps à cause de ses voyages en Angleterre où il compose, entre autres, son opéra Rinaldo (écrit en 2 semaines !). La 1ère représentation a lieu au Queen's Theatre en 1711 : c'est un triomphe. D'autres œuvres suivent, particulièrement une Ode pour l'anniversaire de la Reine Anne en 1713, qui lui vaut une rente annuelle de la Reine, rente qui sera triplée par le Roi George 1er... ses petites-filles (les princesses Anne, Caroline et Amelia) étant toutes trois élèves de Haendel. Maà®tre de Chapelle du duc de Chandos, puis Directeur de la Royal Academy of Music (qui vient d'être fondée, on est en 1719), ce "musicien allemand écrivant de la musique italienne (au total : 41 opéras italiens, une centaine de cantates italiennes) pour un public anglais" se fait naturalisé anglais en 1726, sous le nom de George Frideric Handel. Mais les cabales politiques et religieuses, les cachets exorbitants des chanteurs, la concurrence de l'opéra anglais naissant (L'Opéra du Gueux de Pepusch, satire de l'opéra italien - 1728), portent un coup fatal au prestige de la Royal Academy of Music, qui cesse son activité, afin d'éviter un désastre financier. Haendel se tourne résolument vers l'oratorio en 1738 (il en écrira 24). Le Messie, représenté à Dublin en 1742, est un nouveau succès. En 1752, à la suite d'un accident, son état de santé s'affaiblit et, sa vue se mettant à baisser terriblement, il subit trois opérations de la cataracte... qui auront le même résultat que sur Bach (opérations exécutées par le même chirurgien, d'ailleurs) : il devient aveugle lui aussi. Il cesse de composer mais continue à jouer ses œuvres jusqu'à la fin de sa vie. Il meurt à Londres le 14 avril 1759. Son enterrement a lieu le 20 dans l'abbaye de Westminster. Beethoven le considérait comme le plus grand de tous les compositeurs...
Halffter Cristà³bal : né à Madrid le 24 mars 1930, neveu d'Ernesto et de Rodolfo. Prix National de Musique en 1954, avec son Concerto pour piano. Professeur de composition (1960) au Conservatoire de Madrid, puis directeur jusqu'en 1966. Auteur d'une Sonate pour violon & piano (1959).
Halffter Ernesto : né à Madrid le 16 janvier 1905 (son père est d'origine allemande, d'où ce nom... à faible consonance hispanique). Disciple de Manuel de Falla, il obtient le Prix National de Musique en 1925, avec sa Sinfonietta. Directeur du Conservatoire de Séville en 1934, il quitte l'Espagne à cause de la guerre civile. S'installe à New-York, puis à Lisbonne, avant de rentrer dans son pays natal. Sa "Danse de la Gitane" (ou Danse de la Bohémienne), arrangée par Heifetz, est extraite du ballet "Sonatina" de 1928. Mort en 1989, il avait un frère (Rodolfo) et un neveu (Cristà³bal), tous deux compositeurs.
Halffter Rodolfo : né à Madrid le 30 octobre 1910, frère d'Ernesto. Parti au Mexique en 1939, il prend la nationalité mexicaine. Professeur au Conservatoire de Mexico. Auteur d'un concerto pour violon (1940).
Hà¤ndel : voir Haendel
Hindemith : Paul Hindemith est né en Allemagne, à Hanau, le 16 novembre 1895. Fait ses études de composition au Conservatoire de Frankfurt-am-Main (1909). Nommé violon-solo de l'Orchestre de l'Opéra de cette même ville en 1915. Membre-fondateur et altiste du Quatuor Amar-Hindemith (1923/1930). Professeur de composition à la Hochschule fà¼r Musik de Berlin (1927). La montée du nazisme et sa mise à l'écart par Goebbels en personne (qui le qualifie de profanateur des scènes musicales) l'obligent à quitter Berlin. Passe 2 ans en Turquie (1935) en effectuant et organisant de nombreux concerts. S'installe aux Etats-Unis en 1939 (prendra la nationalité américaine), et devient professeur à l'Université de Yale (de 1942 à 1954). Reçoit le Prix Bach de la ville de Hambourg (1950). Responsable du Département "Musique" de l'Université de Zà¼rich (1951). A partir de 1956, il se consacre essentiellement à la direction d'orchestre, notamment lÂ’Orchestre de lÂ’Opéra de Francfort. Il meurt le 28 décembre 1963 à Francfort (sur-le-Main). Pour le violon, il écrivit 6 sonates, 14 petites pièces, 2 trios, 7 quatuors, 2 quintettes, un Kammermusik (que l'on peut traduire par "concerto de chambre") et un Concerto pour violon & orchestre (achevé en 1939).
Hubay : Jenà¶ Hubay (ou Eugen Huber) est né à Pest (qui deviendra, avec la réunion de Buda en 1872, Budapest) le 15 septembre 1858. Elève de son père (K. Huber), de Bà¶hm, puis de Joachim, et enfin de Vieuxtemps (Paris, 1872). Professeur de violon au Conservatoire de Bruxelles (succédant à Vieuxtemps, en 1882), à l'Académie de Musique de Budapest (1886), Directeur de cette académie (de 1919 à 1934). Crée la Sonate pour violon & piano de Bartà³k (1903). Parmi ses violons : un Pietro Guarnerius (ayant appartenu à Wieniawski), et un Stradivarius de 1726 (le Darche, qu'il acquit en 1889, et qu'il rebaptisa le Hubay). Auteur de 4 concertos, 5 symphonies, 6 opéras (dont Le Luthier de Crémone-1894) et de nombreuses œuvres pour violon (Scènes de Csà¡rda). Parmi ses élèves : Szigeti, d'Aranyi, von Vecsey, Végh, Székely, Varga, Telmanyi, Brown, Eldering, Eugene OrmandyÂ… Mort à Vienne le 12 mars 1937.
Huber : voir Hubay
Indy Vincent d' (ou, plus exactement Paul Marie Théodore Vincent, Comte d'Indy) : né le 27 mars 1851 à Paris. Fit ses études musicales auprès de Marmontel, Diémer (piano), Lavignac (harmonie), puis Franck (composition et orgue). Organiste à Saint-Leu-la-Forêt (1874), timbalier aux Concerts Colonne (1875), également violoncelliste, cornettiste, chef de chœur, chef d'orchestre. Grand Prix de la Ville de Paris (1885). A la mort de Franck (1890), il devient directeur de la Société Nationale de Musique. Professeur de composition et directeur de la Schola Cantorum (qu'il fonde avec Bordes et Guilmant en 1894). Professeur de Direction d'orchestre au Conservatoire (1912). Auric, Honegger, Milhaud, Roussel, SatieÂ… furent quelques-uns de ses élèves. Mort le 2 décembre 1931 à Paris. Parmi ses œuvres pour violon, citons la Sonate en Ut (pour violon et piano, 1904), une Suite (pour violon, violoncelle, flà»te et harpe, 1927), le Trio en Sol (pour violon, violoncelle et piano, 1929).
Khatchaturian : né le 6 juin 1903 à Kodjori (près de Tiflis, en Arménie), ce nÂ’est quÂ’en 1921, à lÂ’école de musique Gnessin, quÂ’Aram Ilyitch Khatchaturian reçoit une éducation musicale sérieuse. Il commence par lÂ’étude du violoncelle puis, en 1925, de la composition. Diplômé de cette école en 1929, il entre ensuite au Conservatoire de Moscou et devient lÂ’élève de Miakovsky et de Vassilenko. En 1934, il obtient le prestigieux diplôme de ce conservatoire. La culture occidentale reçue à Moscou lui a permis de structurer ses compositions, mais il reste attaché à la musique populaire de son pays natal, ainsi que de la Russie méridionale et orientale. Sa réputation sÂ’étend rapidement à travers le monde. Ses œuvres ne laissent personne indifférent. A sa mort, survenue le 1er mai 1978 à Moscou, il laisse 3 symphonies, des ballets, des musiques de scènes et de films, des chants patriotiques et des arrangements de danses populaires, des sonates, des concertos (pour violon, piano, violoncelle)... Citons ainsi Spartacus, Gayaneh dans lequel figure la fameuse "Danse du sabre", Othello, La bataille de Stalingrad... Le Concerto en ré mineur pour violon et orchestre est, lui aussi, l'un de ses chefs-d’œuvre. Ecrit en 1940, il traduit parfaitement le tempérament arménien, fier, ardent, vibrant et généreux, mais aussi tendre et nostalgique. Khatchaturian a dédié ce concerto au célèbre violoniste David Oistrakh.
Korngold : né à Brà¼nn (Autriche) le 29 mai 1897, Erich Wolfgang Korngold commence la musique à l'âge de 10 ans sous la direction de Robert Fuchs, puis d'Alexander von Zemlinsky et d'Hermann Graedener. Chef d'orchestre du Théâtre de Hambourg (1921). Professeur à l'Académie de Vienne (classe d'opéra, 1927). Auteur de quelques musiques de films durant son séjour aux Etats-Unis (de 1934 à 1940). Mort le 29 novembre 1957 à Hollywood. Parmi ses œuvres pour le violon : Sonate en Sol Majeur pour violon & piano, Trio pour violon, violoncelle & piano (1910), Concerto en Ré Majeur pour violon & orchestre (1945).
Kreisler : né à Vienne le 2 février 1875, Fritz Kreisler fait ses études avec son père, puis Auber, Bruckner (1882-Vienne), Massart, Dont, Delibes (1885) au Conservatoire de Paris, où il obtient (à l'âge de 12 ans) un 1er Prix. A la suite de sa 1ère tournée en Amérique (1889-1890), qui n'est qu'un demi-succès, il rentre en Europe et se consacre à ses études de médecine. Ce n'est qu'en 1899 qu'il se décide pour la carrière de violoniste, et sa 2nde tournée aux Etats-Unis (1900-1901) est cette fois un véritable triomphe. En 1914, dans l'armée autrichienne, il fut blessé sur le front russe. Concertiste (il joua avec Busoni et Rachmaninov), il effectue aussi de nombreux enregistrements, arrangements et compositions (Le Tambourin chinois, Caprice viennois, LiebesliedÂ…). Parmi ses enregistrements, il en effectua plusieurs sur cylindre, au début du siècle, à l'Opéra de Paris ; on devrait les découvrir enÂ… 2007 ! Quittant Vienne en 1932 pour fuir le nazisme, il se réfugie en France et prend la nationalité française. Avec le début de la Guerre, il s'expatrie à nouveau (aux Etats-Unis) et prend la nationalité américaine en 1943. Même s'il n'eut pas d'élèves réguliers, il effectua plusieurs master-classes. Il n'hésitait pas à donner de nombreux conseils ni à dévoiler ses "trucs" auprès des jeunes musiciensÂ… parmi eux, un certain Heifetz. Ses derniers enregistrements furent critiqués comme étant un peu "faux", mais Kreisler souffrait alors de surdité. Il eut un impact important sur la plupart des violonistes du vingtième siècle. Officier de la Légion d'Honneur, Kreisler est par ailleurs le dédicataire du Concerto d'Elgar (1910), de la Sonate n° 4 d'Ysaà¿e, de la Rhapsodie tchèque de Martinù, des Variations sur un thème de Corelli de Rachmaninov. Il joua sur 7 Stradivarius : le Parke et le Earl of Plymouth (1711), le Gréville (1726), le Hart (1727), le Briselli (celui de 1732, ayant appartenu à Baillot), le Kreisler (son préféré, 1733) et le Lord Amherst of Hackney (1734). A noter qu'il donna également son nom à un autre violon : le Kreisler réalisé en 1740 par Bergonzi. Kreisler est mort à New-York, le 29 janvier 1962.
Kreutzer : né le 16 novembre 1766 à Versailles, Rodolphe (son vrai prénom était Rodolf) Kreutzer commença l'étude du violon à 5 ans sous la direction de son père (Jean-Jacob), puis de Stamitz (1778). Doué, travailleur, membre de la Musique du Roi (1786), bénéficiant de la protection de la Reine, il eut néanmoins une jeunesse difficile sur le plan financier à cause de sa condition plus que modeste d'une part, et de l'origine germanique de son nom (surtout à l'approche de la Révolution en France). Professeur de violon du Conservatoire de Paris dès qu'il fut fondé (1795). Violon solo à l'Opéra de Paris (1801). Maà®tre de Chapelle du Roi (1815). Considéré par certains (dont Joseph Hardy) comme le véritable créateur de l'Ecole du Violon en France. Il fit la connaissance du jeune Paganini (alors âgé de 14 ans) à GênesÂ… et s'impressionnèrent mutuellement. Auteur en 1803 d'une "Méthode de violon" (méthode du Conservatoire de Paris, en collaboration avec Rode et Baillot). Composa 42 caprices (1800), 19 concertos, Beethoven lui dédia sa fameuse Sonate opus 47 (qu'il accueillit plutôt froidement et ne joua d'ailleurs jamais). A la suite d'un accident en 1810 (il se cassa le bras gauche), il se mit à la direction pour "ressusciter" les Concerts Spirituels. Eut pour élèves Lafont, Bazzini, Massart. Mort à Genève en 1831. Joua sur plusieurs Stradivarius : le Van Houten (1701), le Wetherhill (1708), le Kruse (1721), le Kreutzer (le 1er, de 1720 que Kreutzer donnera à Massart en 1831), le Vésuve (1727, rebaptisé Lupot par le célèbre luthier Nicolas Lupot, dont le surnom était le "Stradivarius français"), le Kreutzer (le 2e, de 1731). Rodolphe eut un frère, violoniste également : Auguste.
Lalo : né à Lille le 27 janvier 1823, Edouard Victor Antoine Lalo fait ses premières études dans sa ville natale (1er prix de violon du Conservatoire à 15 ans) où il bénéficie également de l'expérience du violoncelliste allemand Baumann, qui avait joué sous la direction de Beethoven. Mais à l'âge de 16 ans, il part pour Paris : son père a rompu toute relation avec lui lorsqu'il a appris que le jeune Edouard refusait de considérer la musique comme un simple agrément, et qu'il avait décidé d'en faire son métier. Il entre au Conservatoire de Paris dans la classe de violon de Habeneck et étudie la composition avec Schulhoff et Crèvecœur, mais ses maà®tres spirituels sont Beethoven, Schubert et Schumann. Ses premières œuvres laissent le public (ainsi que les éditeurs) plutôt indifférent, et c'est en tant qu'interprète qu'il gagne sa vie. D'ailleurs, il ne considère son instrument que comme "gagne-pain" : il est compositeur dans l'âme. (Son fils, le critique musical Pierre Lalo, affirmera plus tard qu'il n'hésitait pas à dire que "la musique était faite pour être lue et non pour être entendue". Mais bien des gens ont du mal à croire qu'il ne posait jamais les mains sur un clavier, et ne faisait appel qu'à ses yeux pour "jouir pleinement des t