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Re: Cycle spé

Publié : lun. 17 mai 2021 08:46
par Pallasite
Zaphod a écrit : dim. 16 mai 2021 20:36 Je ne devrais pas dire ça, mais un DEM c'est juste un bout de papier bidon qui ne reflète en rien le niveau et les qualités musicales du violoniste.
Je pense que c'est valable pour tous les diplômes ou presque. ^_^
Tom_kook2 a écrit : dim. 16 mai 2021 20:22 J'ai l'impression qu'en général il y a une pression mise sur les bons élèves à l'école et je pense que s'est ce qui m'empêche de prendre ma décision entre des études musicales et académiques.
C'est indéniable et cela peut se comprendre. Pendant longtemps, un bon diplôme c'était la garantie d'une bonne insertion professionnelle. Parce que si les études se font, et doivent se faire, pour l'enrichissement personnel, elles se font aussi pour se former intellectuellement et humainement et pour s'insérer sur le marché du travail.

Je pense qu'on connait tous en rentrant dans la vie active des gens qui :
- ont fait les études qu'ils voulaient sans se poser la question du métier et qui s'en sont mordus les doigts ;
- ont fait des études juste pour le métier, les ont vomi et ne sont pas épanouis du tout.
- ont fait des études juste pour le diplôme et se rendent comptent que le diplôme ne fait pas tout.

Tout la difficulté est de trouver l'équilibre entre enrichissement personnel, formation intellectuelle et intégration sur le marché du travail. Et c'est d'autant moins facile dans un monde où tu ne vois pas forcément toutes les possibilités.

Dans les possibilités qui ne sont pas faciles à voir et puisque tu parles musique, j'ai deux collègues qui sont scientifiques (l'une est en début de carrière, l'autre en fin) et qui en plus de leur carrière académique sont musiciens classiques semi-professionnels. Ce genre de parcours un peu surprenant existent, mais comme ils sont assez rares, on n'est pas forcément au courant que cela existe et du coup, on ne les envisage même pas.

Re: Cycle spé

Publié : lun. 17 mai 2021 21:14
par Tom_kook2
Merci pour vos réponses!
C'est vrai qu'à mon âge le sujet de l'orientation professionnelle commence à se poser très souvent et les carrières artistiques sont peu souvent considérés et proposées. J'essaie d'y voir plus clair.

Est-ce-que certains d'entre vous pourrait expliquer comment s'est fait leur choix d'orientation ( genre si vous avez su dès le début ou pas) et comment les parents l'ont pris?

Re: Cycle spé

Publié : ven. 21 mai 2021 07:06
par Malkichay
Il ne faut pas croire qu'une fois sur des "rails", on ne changera pas de voie. ;)
Nous sommes dans une société riche qui nous permet de changer complêtement d'orientation au cours de notre vie si on le souhaite. On ne compte plus les anciens cadres qui ont passé un CAP d'ébéniste, de mécanique, de fleuriste ou autres ou qui ont repris une exploitation agricole parce qu'ils ne supportaient plus ce qu'ils faisaient.

Re: Cycle spé

Publié : ven. 21 mai 2021 14:54
par Alain44
C'est pas faux ! ;)

Cependant certains métiers "d'excellence" demandent de commencer tôt, et sont peut adaptés à la ré-orientation.
J'entends "d'excellence" uniquement par le mode très sélectif des recrutements (pas de la nature du job)

Peut être une moralité ?:
- commencer par le métier "d'excellence", en faire le tour,
- puis envisager un jour des métiers moins sélectifs (et tout aussi riches ...)
ce qui correspond un peu aux choix de vie évoqués par Malki ... ;)

C'est juste une réflexion (pas vraiment un conseil),
car c'est extrêmement difficile de "généraliser des parcours de vie ..." qui sont par nature individuels.

Mais il est vrai, que maintenant, ce n'est plus comme il y a des dizaines d'années, où le choix était quasiment "un boulot pour la vie" ...
Heureusement il y a beaucoup plus de souplesse ...
Mais la liberté n'est pas toujours le plus facile à gérer ...

Les musiciens pros ou quasi pros, pourront j'espère te conseiller ... ;)

Re: Cycle spé

Publié : ven. 21 mai 2021 19:08
par Pallasite
Tom_kook2 a écrit : lun. 17 mai 2021 21:14 Merci pour vos réponses!
C'est vrai qu'à mon âge le sujet de l'orientation professionnelle commence à se poser très souvent et les carrières artistiques sont peu souvent considérés et proposées. J'essaie d'y voir plus clair.

Est-ce-que certains d'entre vous pourrait expliquer comment s'est fait leur choix d'orientation ( genre si vous avez su dès le début ou pas) et comment les parents l'ont pris?
Mon premier conseil est de ne jamais idéaliser des études ou une profession. Toutes les voies ont leurs avantages et toutes les voies ont leurs défauts. L'unique question qui importe est : est-ce que pour toi les avantages sont plus importants que les défauts ? Aujourd'hui et dans 10 ans ? Je t'engage aussi à bien réfléchir à chaque point en prenant en compte défauts et avantages. Par exemple, je suis jeune chercheuse et actuellement il est quasiment indispensable pour un jeune chercheur de s'expatrier quelques années au moins. Souvent, quand tu dis ça aux étudiants, ils te disent que c'est méga cool l'expatriation (ou au contraire que c'est l'enfer), mais je n'ai jamais entendu un étudiant peser proprement les implications de l'expatriation. C'est soit viscéralement génial ou horrible, mais jamais réfléchi.
Pour cela, tu peux parler avec des gens qui ont 5 à 10 ans d'avance sur toi et si cela existe lit les articles carrière dans la filière qui t'intéresse (demande où trouver cela). Tu peux aussi poser des questions sur les points positifs et les points négatifs (surtout les points négatifs) d'un choix donné.

Pour les parents, je crois que l'immense majorité des parents veut le bonheur de ses enfants. Ils sont conscients qu'à 17 ans, on est encore un peu-beaucoup naïfs, qu'on ne se rend pas compte de certaines choses et que parfois il faut un peu casser les rêves. Mais je pense qu'arriver avec un projet, réfléchi, construit, réaliste, et qui fait sens satisfera l'immense majorité des parents.

Sinon, pour répondre à ta question, non je ne savais pas. Je savais juste que je voulais enseigner. Par contre quoi ? J'aimais tout à l'école et j'ai choisi les sciences plus par hasard qu'autre chose. Vu que pour les postes que je voulais en enseignement il fallait un doctorat en plus de l'agrégation, je voulais faire une thèse en volcanologie, parce que la volcanologie c'est super cool. Et puis finalement, j'ai préféré la biologie aux géosciences en spécialité. Et puis pendant mes études, j'ai dû faire des stages de recherche et j'y ai attrapé le virus de la recherche. Donc finalement, j'ai fait l'agreg et une thèse (en biologie), mais ce coup ci pour avoir une carrière universitaire mi-recherche, mi-enseignement et pas une carrière d'enseignante à 100%. Évidemment, j'avais aussi des avis préconçus sur ce que serait mon projet de recherche en biologie et finalement j'ai pas mal divergé, au fil des rencontres et des nouvelles connaissances acquises. Ah ! Et aussi, je voulais rester dans ma région et maintenant je suis à l'étranger et sans vraiment avoir envie de revenir. Bref, je n'ai pas du tout atterri là où je prévoyais d'atterrir à 17 ans :mdr3: Par contre à chaque étape, je savais quel était mon but, j'avais pesé proprement chaque choix, défini les plans B, C et D et je suis restée ouverte d'esprit, ce qui m'a permis de découvrir plein de choses. Et je n'ai jamais regretté l'un de mes choix, même si parfois il aurait existé une voie plus directe.

Je plussoie en tout point Malki et Alain, les choix que tu fais à 17 ans ne t'engagent pas jusqu'à ta retraite. Mais prends conscience que changer de voie n'est pas facile, psychologiquement mais aussi matériellement. Disons que certains ont une vision idéalisée de la réorientation, et étant dans une voie où la réorientation est souvent nécessaire, j'ai vu trop de gens le faire pour l'idéaliser. Cela dit, même si cela peut être difficile, cela peut aussi être très gratifiant.

Je te recommande aussi, surtout si tu choisis une voie d'excellence, de t'intéresser au développement personnel. Mais pas le développement personnel, recette magique. Mais un qui est adapté à tes objectifs. Par exemple, pour un chercheur, savoir apprendre efficacement sur des domaines éloignés de son cœur de métier est vital, de même que la gestion de l'échec (quotidien). Alain mentionnait que la gestion de la liberté est quelque chose de difficile et je suis d'accord à 300% avec lui. Apprendre à gérer ma liberté a aussi été super important (et est un travail toujours en cours). Et tout cela, tu ne l'apprendras jamais dans une salle de classe.

Enfin, quelque soit ton choix, pense que tu n'es pas qu'une carrière. Il y a une vie autour des études et du travail et celle-ci doit te permettre de t'épanouir. Évidemment, si tu choisis une voie d'excellence (définition Alain ou autre), il te faudra énormément travailler avec beaucoup d'intensité. Mais tout le travail du monde sera inutile, si tu n'es pas épanoui et ton travail, même rêvé, même réalisé dans les meilleurs conditions, ne suffira probablement pas à ton épanouissement.

Re: Cycle spé

Publié : lun. 24 mai 2021 11:48
par Malkichay
Pour info, le fils de mon complice en musique est un "surdoué". Il a brillament réussi sa prépa et avait intégré une grande école d'ingénieur. Il faisait en parallèle de l'accordéon au conservatoire, puis a biffurqué vers le bandonéon. Mon pote se faisait un sang d'encre quand son fils lui a dit qu'il en avait marre des études et qu'il voulait être musicien pro. C'est vrai que c'était un choix tardif. J'ai conseillé à mon copain de le laisser décider seul. C'est ce qu'il a fait et son fils est maintenant "une pointure" en bandonéon et est beaucoup demandé (même en Argentine ! 8| ).

Il s'est marié il y a quelques années avec une pianiste et a eu une fille. Il reconnait maintenant que pour la vie de famille, les concerts à l'international, ce n'est pas évident...

Re: Cycle spé

Publié : jeu. 27 mai 2021 14:14
par Anthurium
Franchement, passe le DEM, de toute façon pour une professionnalisation comme déjà dit ça ne sert pas à grand chose, ça t'autorise à passer certains concours et voilà, ça te permet de monter ton niveau et ensuite c'est une question de point de vue, mais je trouve normal d'essayer de pousser le plus possible son apprentissage si l'on en a les moyens musicaux.

Et sinon, la musique comme métier... en ce moment vu comment je galère je suis pas certaine de conseiller(et encore je suis ultra privilégiée : titulaire temps complet et je mute dans un gros conservatoire à la rentrée) mais dans une région ultra chère dans laquelle je ne vais limite pas pouvoir me loger...