La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Ici, on parle pédagogie.
Avatar de l’utilisateur
Malkichay
Messages : 12567
Inscription : mer. 17 août 2005 13:36
Pratique du violon : 5
Sexe : Homme
Localisation : Lyon
Has thanked : 22 times
Been thanked : 48 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Malkichay »

Le temps de préparation varie beaucoup en fonction du niveau de la prestation. Pour bien faire, le prix de l'heure devrait être en fonction de ce niveau et/ou des difficultés éventuelles rencontrées. Je suis bien conscient que ça, c'est la théorie... ^_^
Moderato ma non troppo
Cedin16
Généreux donateur
Messages : 2165
Inscription : mar. 1 août 2017 08:37
Pratique du violon : 0
Sexe : Homme
Has thanked : 168 times
Been thanked : 140 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Cedin16 »

Alain44 a écrit : mar. 27 oct. 2020 06:22 Comme dans tout domaine d'enseignement "à l'heure" pour arriver à un mensuel (ou mieux un annuel comme aux US),
il faut globaliser le travail réalisé.

Le "présentiel" (les heures effectives avec les étudiants-élèves) correspond à une part variable du total du travail effectué.

Il y a les "préparations-corrections", les réunions d'équipe ou de coordination, jurys, les tâches administratives, les tâches de représentation-communication ...

Suivant chaque domaine, établissement... et aussi sérieux-implication de l'enseignant ;) les tâches hors présentiel sont ... variables ...
On ordre de grandeur moyen (mais très variable suivant les situations) est qu'il y a autant d'heures en présentiel que hors présentiel.

L'importance variable des tâches hors présentiel rend difficiles les comparaisons, bien quelles soient indicatives et intéressantes. ;)


Je remarque que ce n'est pas si loin des tâches effectués par un luthier (qu'avait abordées Ifred une fois): compter toutes les heures passées, en représentaion-communication et tâches diverses, pour juger de la "cherté" du travail d'un luthier (fabrication, entretien, revente....)... ;)

Dans tout métier, il y a "ce qui se voit" et "ce qui ne se voit pas" par l'observateur lambda.
Quand j'étais au collège le sport c'était de choper un ancien pour avoir les contrôles de l'années précédentes qui étaient a l'identique d'une année sur l'autre !
Nous sommes avec le temps devenu des pros et bien entrainés puisque le sport était le même au lycée , dans l'enseignement supérieur et même en école d'ingé !
Bien des années plus tard mes trois enfants sont passés par les mêmes circuits en pratiquant exactement les mêmes sports !!!!

Alors a 18H/ par semaine un poste plein dans le secondaire , je suis un observateur Lambada et les heures non "présentielles " et bien jusqu'à preuve du contraire :mdr1: :mdr1: :mdr1:
Avatar de l’utilisateur
Zaphod
Messages : 2503
Inscription : lun. 2 févr. 2015 20:44
Pratique du violon : 33
Sexe : Homme
Has thanked : 13 times
Been thanked : 1 time

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Zaphod »

Dans tous les cas, les heures de préparation sont indépendantes du salaire. Qu'on soit payé 25€/heure ou bien 5€/h, il faut bosser à côté pour préparer les cours, sans être payé pour.
Après ce travail est effectivement très variable d'un prof à un autre. Certains préparent leurs cours, d'autres se contentent de filer la même méthode à tout le monde sans rien préparer.
Quand on est un minimum consciencieux, ça prend quand même pas mal de temps. A titre d'idée je dois être entre 15 et 20h par semaine de travail préparatoire aux cours, et donc non payées : choix des morceaux de façon individuelle, des exercices, écriture de morceaux/exercices personnalisés, arrangements, transcriptions, recherche de nouveaux supports/méthodes, entrevues avec des médecins/ergothérapeutes pour tâcher de résoudre d'éventuels problèmes de posture en suspend, entrainement personnel (quand on doit faire bosser un élève sur un concerto de Paganini, il faut encore être capable de le jouer sois-même pour montrer les exemples d'exécution, et forcément ça demande du temps aussi) etc...
IFred a écrit : mar. 27 oct. 2020 08:08 mais payé pendant les vacances, quand tu es malade etc.. donc tu retires 4 mois par ans ou ajoute 33%
Ben non justement, dans la mesure où ils emploient de plus en plus de vacataires et plus de titulaires, tu n'es plus payé pendant l'été...
Puis moi pendant les vacances je peux continuer à donner des cours (contrairement à un conservatoire), et je suis également dédommagé quand je suis en arrêt maladie.

Même au conservatoire supérieur de Paris, le salaire moyen est d'un peu moins de 3000€ par mois.
Clé de la réussite : "Avoir un bon Maître, répéter, laisser faire ce qui doit se produire, se libérer du résultat."
Avatar de l’utilisateur
Pallasite
Messages : 575
Inscription : lun. 30 déc. 2019 22:47
Pratique du violon : 3
Has thanked : 36 times
Been thanked : 42 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Pallasite »

Cedin16 a écrit : mar. 27 oct. 2020 10:12 Quand j'étais au collège le sport c'était de choper un ancien pour avoir les contrôles de l'années précédentes qui étaient a l'identique d'une année sur l'autre !
Nous sommes avec le temps devenu des pros et bien entrainés puisque le sport était le même au lycée , dans l'enseignement supérieur et même en école d'ingé !
Bien des années plus tard mes trois enfants sont passés par les mêmes circuits en pratiquant exactement les mêmes sports !!!!

Alors a 18H/ par semaine un poste plein dans le secondaire , je suis un observateur Lambada et les heures non "présentielles " et bien jusqu'à preuve du contraire :mdr1: :mdr1: :mdr1:
Un enseignant est là pour transmettre des connaissances, pas pour courir après les étudiants. Les étudiants veulent tricher, c'est leur problème, pas le mien. De plus, on s'en rend très vite compte et c'est assez facile de choper ces étudiants là si on pense que c'est important.

Comme l'objectif est la transmission de savoirs et la formation de l'esprit, il vaut mille fois mieux passer du temps à reprendre un cours pour l'améliorer que reprendre un contrôle/examen qui ne sert qu'à valider un niveau (sauf s'il y a une possibilité didactique de s'en servir comme un révélateur des problèmes et de reprendre les choses suite à l'examen).

La valeur d'un travail personnel pour l'étudiant c'est la correction et les commentaires qu'il reçoit. Tu préfères peut-être que le prof passe du temps à faire un truc neuf pour éviter que les gamins trichent, personnellement je préfère que l'enseignant consacre du temps à corriger convenablement pour aider à la progression. Pour info, j'étais à plus d'une heure par copie quand je faisais de l’enseignement en prépa agreg et je rendais pas loin d'une page de commentaires personnalisés par étudiant. + la session de groupe qui elle aussi était préparée en fonction de ce qu'ils m'avaient rendus. À ton avis, qu'est-ce qui est le plus utile pour l'étudiant ?

On peut tout à fait enseigner (surtout dans le supérieur) sans examen et c'est didactiquement très intéressant. À commencer par le fait que comme les étudiants savent avant le début du cours qu'ils ont validé le cours et qu'ils n'y a pas de notes (tu valides ou pas), ils y viennent réellement pour apprendre et pas pour avoir une bonne note. Tout le monde y gagne. On ne peut pas tout enseigner comme cela malheureusement.

Apprendre aux enfants à prendre à coeur leur formation est le travail des parents, pas celui des enseignants.
Cedin16
Généreux donateur
Messages : 2165
Inscription : mar. 1 août 2017 08:37
Pratique du violon : 0
Sexe : Homme
Has thanked : 168 times
Been thanked : 140 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Cedin16 »

Pallasite a écrit : mar. 27 oct. 2020 11:28
Cedin16 a écrit : mar. 27 oct. 2020 10:12 Quand j'étais au collège le sport c'était de choper un ancien pour avoir les contrôles de l'années précédentes qui étaient a l'identique d'une année sur l'autre !
Nous sommes avec le temps devenu des pros et bien entrainés puisque le sport était le même au lycée , dans l'enseignement supérieur et même en école d'ingé !
Bien des années plus tard mes trois enfants sont passés par les mêmes circuits en pratiquant exactement les mêmes sports !!!!

Alors a 18H/ par semaine un poste plein dans le secondaire , je suis un observateur Lambada et les heures non "présentielles " et bien jusqu'à preuve du contraire :mdr1: :mdr1: :mdr1:
Comme l'objectif est la transmission de savoirs et la formation de l'esprit, il vaut mille fois mieux passer du temps à reprendre un cours pour l'améliorer que reprendre un contrôle/examen qui ne sert qu'à valider un niveau (sauf s'il y a une possibilité didactique de s'en servir comme un révélateur des problèmes et de reprendre les choses suite à l'examen).

La valeur d'un travail personnel pour l'étudiant c'est la correction et les commentaires qu'il reçoit. Tu préfères peut-être que le prof passe du temps à faire un truc neuf pour éviter que les gamins trichent, personnellement je préfère que l'enseignant consacre du temps à corriger convenablement pour aider à la progression. Pour info, j'étais à plus d'une heure par copie quand je faisais de l’enseignement en prépa agreg et je rendais pas loin d'une page de commentaires personnalisés par étudiant. + la session de groupe qui elle aussi était préparée en fonction de ce qu'ils m'avaient rendus. À ton avis, qu'est-ce qui est le plus utile pour l'étudiant ?
je suis certain et j'en connais quelques tres rares profs qui transmettent un savoir une passion !

Mal heureusement moi et mes enfants dans des régions très différentes nous avons connu des profs qui aux mots prêts transmettaient les mêmes messages chaque année... le prof d'amphi qui ne bouge pas d'un jota de son poly .....y en a des wagons entiers
ce n'était l'objet du poste ...
Avatar de l’utilisateur
IFred
Messages : 5433
Inscription : mar. 21 août 2007 08:35
Pratique du violon : 20
Localisation : Paris
Has thanked : 34 times
Been thanked : 167 times
Contact :

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par IFred »

Zaphod a écrit : mar. 27 oct. 2020 10:49 Ben non justement, dans la mesure où ils emploient de plus en plus de vacataires et plus de titulaires, tu n'es plus payé pendant l'été...
Puis moi pendant les vacances je peux continuer à donner des cours (contrairement à un conservatoire), et je suis également dédommagé quand je suis en arrêt maladie.
Je parle de titulaire.. si tu parles de vacataires, là en effet c'est autre chose.
Il y a des dérogations pour le travail hors conservatoire.. et même sans dérogation ce n'a jamais empêché les prof de donner des cours à coté, de participer à des masterclass.
"également dédommagé quand je suis en arrêt maladie." => je l'ignorai, a vrai dire j'ignorai même que les artisans pouvaient en bénéficier aussi ne l'ayant jamais demandé.. ceci dit en en 1er approximation à revenu egal ton indemnisation est 2 fois moins importante: pour 2000€ de revenu mensuel tu es vers 66€/jours (je n'ai pas regardé la carence) vs 27€ en auto entrepreneur (avec une moyenne sur 3 ans) et 3 jours de carrences..

3 jours de carence si tu es malade 15 Jours .. c'est pas négligeable ..
Avatar de l’utilisateur
Zaphod
Messages : 2503
Inscription : lun. 2 févr. 2015 20:44
Pratique du violon : 33
Sexe : Homme
Has thanked : 13 times
Been thanked : 1 time

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Zaphod »

IFred a écrit : mar. 27 oct. 2020 12:48 Je parle de titulaire.. si tu parles de vacataires, là en effet c'est autre chose.
Il y a des dérogations pour le travail hors conservatoire.. et même sans dérogation ce n'a jamais empêché les prof de donner des cours à coté, de participer à des masterclass.
Justement il y a de moins en moins de titularisations, et la conjoncture actuelle ne va faire qu'amplifier le phénomène.
Pour les cours en parallèle du conservatoire, beaucoup de profs en proposent, mais au black donc hors sujet ici. Je ne connais aucun prof de conservatoire qui ait un double statut salarié + auto-entrepreneur pour donner des cours en parallèle (ou bien qui se fasse payer en Cesu).

Pour les arrêts maladie je ne connais pas du tout les taux, ma situation étant un peu particulière je suis considéré comme "arrêt maladie permanent", je ne peux même pas avoir de CDI car je suis médicalement inapte, du coup le statut indépendant me va très bien mais je ne tiens pas compte des "arrêts maladie".

Dans tous les cas pour en revenir au sujet, peut importe ces détails, les profs en conservatoires ou en structure indépendantes mais payés comme je le suis constituent une très faible minorité du personnel enseignant, la majorité des profs gagnent un salaire de misère au regard de leurs études et tu temps de travail non rémunéré fourni...
Clé de la réussite : "Avoir un bon Maître, répéter, laisser faire ce qui doit se produire, se libérer du résultat."
Avatar de l’utilisateur
Pallasite
Messages : 575
Inscription : lun. 30 déc. 2019 22:47
Pratique du violon : 3
Has thanked : 36 times
Been thanked : 42 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Pallasite »

Cedin16 a écrit : mar. 27 oct. 2020 11:45 je suis certain et j'en connais quelques tres rares profs qui transmettent un savoir une passion !

Mal heureusement moi et mes enfants dans des régions très différentes nous avons connu des profs qui aux mots prêts transmettaient les mêmes messages chaque année... le prof d'amphi qui ne bouge pas d'un jota de son poly .....y en a des wagons entiers
ce n'était l'objet du poste ...
Ça l'est beaucoup plus que tu ne le penses.

Si tu penses (et une grande partie de la population avec toi) que les profs (de violon ou autre) ne sont que des glandeurs avec un niveau moyen (ni excellent ni même bon) alors pourquoi devrait-on bien les payer ? Pourquoi leur donner des conditions de travail décentes ? Après tout, si n'importe qui peut enseigner le violon à un débutant, autant prendre le cours le moins cher non, ça parait raisonnable ?

Et tout cela résulte dans une précarité toujours plus importante pour les professeurs.


Mais tu as une autre face au problème. Mettons que tu sois très bon et passionné, pourquoi voudrais-tu devenir enseignant ? après tout, tu es très bon donc tu as d'autres opportunités, soit dans d'autres branches, soit à l'étranger. Dans les deux cas, tu seras beaucoup mieux considéré par les gens (je t'assure que ça épuise les questions récurrentes "Mais c'est quand que tu prends un vrai boulot ?") et aura de bien meilleures conditions de travail. Pourquoi donc choisir une voie qui en plus d'être difficile (le niveau ça s'entretient et apprendre à enseigner correctement c'est long et difficile) ne mène qu'à la précarité et te coûte beaucoup personnellement (oui parce que tout bon et passionné, tu as aussi une vie en dehors de ton boulot) ?

La conséquence de ça, c'est que la plupart des très bons et passionnés, ne vont pas enseigner en France. Soit ils feront autre chose, soit ils enseigneront dans un pays où les conditions de travail sont bien meilleures. Donc il restera en France en grande majorité ceux qui n'étaient pas très bons. Qui comme ils ne sont pas très bons vont renforcer cette idée que hein bon prof... un peu n'importe qui peut le faire.

Tous les élèves vont se retrouver avec un enseignement de bien de qualité moindre. Et ceux qui parmi eux auraient pu atteindre l'excellence, ne l'atteindront pas parce qu'ils n'auront pas eu l'enseignement leur permettant de l'atteindre.


Enfin, tu as un troisième problème. Dans une certaine mesure, enseigner permet de cibler l'excellence et de savoir que si on la rate, on aura quand même un boulot. Ça serait le cas d'un étudiant qui voudrait devenir soliste ou concertmaster dans un orchestre international. Parmi tout ceux qui essaient, combien y arrivent ? Probablement une minorité. Mais si tu veux avoir des gens qui essaient, tu as besoin que ceux qui échouent aient un plan B solide et dont ils sont contentes. Sinon, ils ne vont pas essayer. L'enseignement est un de ces plans B et en ce sens, il irrigue aussi la qualité de ceux qui n'enseignent pas. En pouvant offrir une belle voie de sortie à ceux qui étaient parmi les meilleurs, mais pas parmi les meilleurs des meilleurs.


Ce cercle vicieux te mène assez vite à la catastrophe, tant pour les élèves que pour les professeurs que pour la discipline.
Avatar de l’utilisateur
Zaphod
Messages : 2503
Inscription : lun. 2 févr. 2015 20:44
Pratique du violon : 33
Sexe : Homme
Has thanked : 13 times
Been thanked : 1 time

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Zaphod »

Ajoutons également qu'en France, il y a beaucoup de professeurs de violon qui se retrouvent à enseigner car ils n'ont pas pu trouver de place en orchestre, et n'ont pas le niveau d'être concertiste, du coup à défaut de "mieux" et ayant sacrifié leurs études scolaires pour en arriver là, ils se retrouvent à devoir enseigner pour gagner leur vie car ils n'ont rien d'autre pour se retourner. Inutile de dire que sur le plan pédagogie et passion, c'est pas ça...
Clé de la réussite : "Avoir un bon Maître, répéter, laisser faire ce qui doit se produire, se libérer du résultat."
Cedin16
Généreux donateur
Messages : 2165
Inscription : mar. 1 août 2017 08:37
Pratique du violon : 0
Sexe : Homme
Has thanked : 168 times
Been thanked : 140 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Cedin16 »

@Pallasite

Nous partons la un peu dans tous les sens .

Mes réflexions étaient sur les prof de Musique que pour 25 € /H en Cheque Cesu nous n'arrivons pas a avoir . Ils ne bossent pas apres 18H jamais le samedi et pas pendant les vacances scolaires !
Nous sommes une bonnes quinzaine d'adulte a jongler avec les dispo mais surtout la volonté de chacun des profs dans ma région.
Il semble que cela ne soit pas le cas même bien au contraire dans la région de Zaphod .

Je réagissais après sur la réaction d'Alain 44 sur le temps de travail des profs et le temps de préparations et je disais qu'au travers de mon expérience perso et de celle de mes enfants la tres tres grande majorité des profs que j'ai rencontré et de tous les niveaux , ressortent les mêmes contrôles les mêmes cours les mêmes discours aux mots près d'une année sur l'autre .
Je rajoutais qu'a 18 H de présentielle par semaine en secondaire , sous ces conditions les profs avaient très largement le temps de faire le boulot qu'ils produisent .
Voila .
Fin du HS
Cedin16
Généreux donateur
Messages : 2165
Inscription : mar. 1 août 2017 08:37
Pratique du violon : 0
Sexe : Homme
Has thanked : 168 times
Been thanked : 140 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Cedin16 »

Zaphod a écrit : mar. 27 oct. 2020 15:02 Ajoutons également qu'en France, il y a beaucoup de professeurs de violon qui se retrouvent à enseigner car ils n'ont pas pu trouver de place en orchestre, et n'ont pas le niveau d'être concertiste, du coup à défaut de "mieux" et ayant sacrifié leurs études scolaires pour en arriver là, ils se retrouvent à devoir enseigner pour gagner leur vie car ils n'ont rien d'autre pour se retourner. Inutile de dire que sur le plan pédagogie et passion, c'est pas ça...
Ca je veux bien le croire j'en suis même certain .
Ce que je trouve dommage c'est ce système de conservatoire d'une intolérance incroyable !Qui vous pousse dans une voie unique très difficile ou il y a très peu d'élu et quasiment aucun moyen de faire demi tour
j'ai fait mes études en Allemagne et a Bac + 5 il y avait de nombreux étudiants qui avaient des doubles formations du style architecte et musicologie ou musique instrumentale , ou bien Droit Marketing et musique .
je dirai que 80% de ceux qui ont fait musique en deuxième enseignement prennent plaisir a être la crème d'orchestre d'amateur certain sont meilleur que des pros et 20% sont devenu des pros mais pas des crèves la faim ! Mais surtout pas des profs par défaut !
Dernière modification par Cedin16 le mar. 27 oct. 2020 22:57, modifié 1 fois.
Melehad
Messages : 90
Inscription : jeu. 24 sept. 2020 16:24
Pratique du violon : 0
Sexe : Femme
Has thanked : 3 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Melehad »

Zaphod a écrit : lun. 26 oct. 2020 14:07 Après si on limites le budget, forcément ça limite aussi le choix des profs...
A petit budget tu vas trouver soit des étudiants souvent en fin de cursus conservatoire qui n'ont aucun recul sur la pratique et l'enseignement du violon, ou bien soit des profs auto-proclamés en campagne, qui ont parfois appris le violon en autodidacte, et je te fais pas un dessin sur le résultat...

[...] Du coup forcément pour les élèves ça revient à minimum 30€ le cours, soit plus de 1500€ par an par élève pour un cours hebdo, pas à la portée de toutes les bourses...
Au début, quand j'ai cherché un prof, j'ai pas filtré par prix, j'ai cherché toutes les structures.
J'ai contacté des écoles de musique, je n'ai même pas eu accès aux tarifs car il n'y avait pas de place pour les adultes.
Le conservatoire me paraissait destiné également aux enfants.
Il me restait les assos et les cours particuliers.
Mais entre le prix de l'asso (environ 15 euros la séance) et le cours particulier à 22 euros, j'ai ensuite regardé le porte-monnaie.
C'est pas que 22 euros, ce soit cher mais pour une personne nouvellement arrivée dans le bas de la classe moyenne, je fais attention. ^^
J'ai eu un peu peur sur la qualité de l'enseignement mais finalement, je suis satisfaite par rapport à mes intentions.
Je ne vise pas les concerts ni les examens à passer. Je veux juste jouer juste et me faire plaisir.
Avatar de l’utilisateur
Pallasite
Messages : 575
Inscription : lun. 30 déc. 2019 22:47
Pratique du violon : 3
Has thanked : 36 times
Been thanked : 42 times

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Pallasite »

Cedin16 a écrit : mar. 27 oct. 2020 15:21
Ca je veux bien le croire j'en suis même certain .
Ce que je trouve dommage c'est ce système de conservatoire d'une intolérance incroyable !Qui vous pousse dans une voie unique très difficile ou il y a très peu d'élu et quasiment aucun moyen de faire demi tour
j'ai fait mes études en Allemagne et a Bac + 5 il y avaient de nombreux étudiants qui avait des doubles formations du style architecte et musicologie ou musique instrumentale , ou bien Droit Marketing et musique .
je dirai que 80% de ceux qui ont fait musique en deuxième enseignement prennent plaisir a être la crème d'orchestre d'amateur certain sont meilleur que des pros et 20% sont devenu des pros mais pas des crèves la faim ! Mais surtout pas des profs par défaut !
Il n'y a pas que le conservatoire comme problème. Tout le système éducatif français ne favorise pas le développement personnel.

En fait quand tu regardes, la différence elle se fait dès le collège/lycée. Je vois les gosses de mes collègues qui sont au lycée : lycée + musique à bon niveau + sport à bon niveau + vie amicale/familiale. Comment ils font ? Très simplement, l'école ne finit pas à 18h donc ils ont le temps de se construire en dehors du champ scolaire, sans avoir à le sacrifier. Au niveau universitaire, le travail personnel que j'ai le droit de demander à mes étudiants ne doit pas dépasser un certain volume horaire estimé : en gros, un étudiant doit pouvoir compléter ces études universitaires en durée normale (3 ans licence, 2 ans master) en y consacrant grosso modo 42h par semaine hors vacances et rallonger ces études est normal et n'est pas du tout vu négativement. Les étudiants ont donc le temps et la liberté d'esprit pour faire autre chose en plus de l'université. Et tout le monde (étudiants, parents, futurs employeurs, université) trouve cela normal et souhaitable.

Tu rajoutes une mentalité qui favorise l'autonomie des enfants très jeunes (et des étudiants aussi d'ailleurs).

Tu rajoutes un système très flexible (il est très bien vu de prendre quelques années après le bac avant de rentrer à l'université pour faire autre chose qu'étudier ; mettre en pause ses études supérieures n'est pas non plus un problème).

Tu rajoutes une mentalité beaucoup moins compétitrice à de nombreux niveaux.

Évidemment, ça change la donne. Cela dit, ça a d'autres défauts.
Avatar de l’utilisateur
Zaphod
Messages : 2503
Inscription : lun. 2 févr. 2015 20:44
Pratique du violon : 33
Sexe : Homme
Has thanked : 13 times
Been thanked : 1 time

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par Zaphod »

Melehad a écrit : mar. 27 oct. 2020 15:54 Mais entre le prix de l'asso (environ 15 euros la séance) et le cours particulier à 22 euros, j'ai ensuite regardé le porte-monnaie.
C'est pas que 22 euros, ce soit cher mais pour une personne nouvellement arrivée dans le bas de la classe moyenne, je fais attention. ^^
J'ai eu un peu peur sur la qualité de l'enseignement mais finalement, je suis satisfaite par rapport à mes intentions.
Je ne vise pas les concerts ni les examens à passer. Je veux juste jouer juste et me faire plaisir.
Malheureusement le prix est totalement indépendant de la compétence du prof et de la qualité de la prestation...
Soit il est fixé par la structure (en milieu associatif on trouve de tous les prix, ça varie du simple au quadruple voir plus), ou bien soit en cours particulier par le prof, mais selon plusieurs paramètres, comme la proportion offre/demande/concurrence (si tu proposes des cours à 50€ de l'heure alors que tu as 7 ou 8 autres profs dans la même ville moyenne qui proposent des cours à 15 ou 20 €, tu ne vas pas avoir beaucoup d'élèves), mais aussi de la volonté du professeur.
Dans mon cas par exemple, j'ai délibérément choisis un tarif particulièrement bas, entre 20 et 30€ le cours (le cours, pas l'heure), alors que mes compétences et mon expérience me permettraient de demander le double, car je veux permettre aux personnes ayant des revenus modestes (notamment les étudiants) d'avoir accès à un enseignement de qualité, et qu'avec ce tarif j'arrive à payer mes factures, et ça me suffit, c'est un compromis que j'ai essayé de trouver. D'autres au contraire vont tirer les prix vers le haut pour faire des bénéfices, quitte à restreindre la classe sociale des élèves potentiels. Chacun sa conception de l'enseignement.
Clé de la réussite : "Avoir un bon Maître, répéter, laisser faire ce qui doit se produire, se libérer du résultat."
Avatar de l’utilisateur
IFred
Messages : 5433
Inscription : mar. 21 août 2007 08:35
Pratique du violon : 20
Localisation : Paris
Has thanked : 34 times
Been thanked : 167 times
Contact :

Re: La précarité et ses conséquences dans l'enseignement musical

Message par IFred »

tu fais des cours physiques durant le confinement?
Répondre