Partie II
Bon alors et la seconde partie ?
Juste par curiosité, il est amusant de comprendre comment tout cela est construit. Sur la première page on a 2 parties (2 lignes puis 9 lignes) et sur la seconde aussi (7 lignes puis 2).
Du coup la structure est du type introduction, 1e développement, puis 2e développement et enfin conclusion. Ça vous rappelle rien ? Voilà c’est en fait la forme musicale d’une dissertation
Tiersen l’a fait autour de 4 accords qu’il fait varier au grès de ses 4 parties. Vous retrouvez les accords en mesure 1 et 3, puis 7 et 8. Dit comme ça, cela paraît simpliste, mais réellement je simplifie à peine.
Dans la structure interne de la partie II, à nouveau, on va retrouver le même principe des variations. Un peu comme des poupées gigognes.
Les 4 premières lignes sont des variations de la 1e ligne de l’introduction. Les 4 suivantes, de la seconde ligne (moins le dernier accord). Et la dernière ligne est la variation du dernier accord. La boucle est bouclée
Pour les difficultés à travailler, il y en a pour les 2 mains.
Point de vu main droite, tout va se jouer sur la première mesure : il faut bien sûr commencer en poussant, pas trop loin de la pointe et utiliser une bonne longueur d’archet. Pas loin d’une moitié sinon le risque est de jouer « petit » et de perdre beaucoup en qualité de son. Par contre en jouant petit, on est plus rapide. A chacun de choisir. On fait un aller (poussé) / retour (tiré) sur les trois cordes pour revenir à son point de départ. Le mettre mot doit être la fluidité et la régularité. Tout le reste sera la répétition de ce geste en boucle.
Évidement, ça risque de devenir mécanique / monotone donc Tiersen introduit des petits ralentissement à différents endroits pour casser cette impression. De même en fonction des reprises il joue sur les crescendo / decrescendo / sostenuto pour éviter la lassitude.
Dernière subtilité de la main droite. Il marque certaines notes par des accents (un tiret au dessus de la note) qui matérialise qu’il faut faire plus ressortir cette note que les autres. Il faut le faire en accélérant ponctuellement l’archet mais ensuite il faut bien faire attention de compenser les longueurs d’archet suivantes pour ne pas se retrouver coincé à la pointe au bout de quelques mesures. Perso, j’ajoute aussi un bref et rapide vibrato juste sur ces quelques notes pour les aider à se démarquer du reste.
Cela donne le sentiment d’avoir un accompagnement continu (un peu comme une basse continue qui déroule en boucle un motif) avec les triolets. Grâce aux accents, on entends de façon plus marqué la mélodie (juste constituée de la première note de chaque mesure) qui se détache au dessus de se fond sonore.
Pour la main gauche cela se gâte aussi un peu. Ce sont les mêmes accords que l’on connaît déjà, mais ici plus question de relever les doigts en cours de jeu de l’accord. On n’a pas le temps.
On en vient à ce que disait Cedin16 plus haut : il faut poser tous les doigts de l’accord proprement et à chaque mesure ne déplacer que celui qui change. Tous les autres restent en place. Cela implique une bonne synchronisation et une bonne posture de la main gauche.
Ce qui commence à être un peu plus difficile (par exemple 3e ligne mesure 18) c’est de poser sont do sur la corde de là et son la sur la corde de sol, SANS toucher la corde de ré. Puis certains accords sont vraiment difficiles comme celui de la mesure 26.
Pour réussir ça il faut travailler sa tenu. Pas de poignet gauche cassé, pas de pousse qui ressort trop à gauche du manche, un coude gauche bien en dessous du violon, des doigts qui arrivent verticalement au dessus des cordes etc… sinon vous allez toucher les cordes à vide.
Pour finir, il faut être vigilant au dernier point d’orgue. Car même si c’est une fin de partie et que l’on arrive en diminuendo, il faut penser que cette note nous amène vers la 3e partie qui est très martiale. Donc perso, je préfère y mettre un crescendo de son et de vibrato pour arriver et poser avec « autorité » la première note de la partie suivante.