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Bonjour à tous,

Après quelques mois de progrès dont j'étais assez contente, voici que plus rien ne va....
La justesse dans les changements de position a disparu, les nuances aussi....

Depuis plus d'une semaine, je n'ai plus l'impression de jouer "avec" mon violon, mais de me battre contre lui. En plus, il gagne à tous les coups !

Cela vous arrive-t-il aussi ?
Comment réagissez-vous ?

Merci
Cat

Cela vous arrive-t-il aussi ?

Evidemment !

Comment réagissez-vous ?

Je pose mon instrument, et je vais me promener...

Longues marches en prévision alors....

je râle en disant que mon instrument est nul, que les cordes sont bonnes à changer, que mon archet est vilain, que la colophane colle aux fânes que la Lune est contre moi, que le Soleil est trop fort, la pluie trop froide, le vent trop piquant, que mon anneau pylorique s'est fermé. Après tout ça, je fais comme Malchikay, je range mon instrument et par bouderie, je vais me promener. et puis quand je suis enfin apaisé, je le reprends, content de ne l'avoir brûlé et lui trouvant tous les charmes ! ça me rappelle des vers de Hugo "alors je reprenais la tête un peu moins lasse mon oeuvre interrompue / et tout en écrivant parmi mes manuscrits je rencontrais souvent/ quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée/ et maintes pages blanches entre ses mains froissées / où je ne sais comment venaient mes plus doux vers".

il ne faut pas oublier que l'apprentissage est ainsi fait qu'il est comme les cours de bourses : ça fonce à la hausse et sans crier gare, ça consolide ! on a alors l'impression que l'on n'avance plus, voire qu'on régresse. mais tout au contraire, on consolide des acquis, on se prépare à la difficulté d'après. C'est donc très normal de connaître ces cycles.

Ouh là oui, ça m'arrive !
De temps en temps.

Dans ces cas là, je fais autre chose. Je mets le morceau qui m'embête de côté. Si c'est plus général que ça, je remise l'instrument pendant quelques temps.
Si c'est pendant les vacances scolaires, ça ne pose pas de problème.
Si c'est dans une période de cours, j'explique ce qui se passe à ma prof.
Dans ces cas là, elle est toujours super compréhensive : en cours, on va faire des déchiffrages, jouer des airs de musique trad faciles en duo, faire quelques exercices "techniques", choisis souvent pour travailler la décontraction dans la tenue de l'instrument.
Bref, plein de petites choses pour lesquelles il n'y a pas forcément la même "obligation de résultat" que quand on travaille un morceau, et qui permettent aussi de remettre les choses à plat.
Et ma prof me rappelle aussi régulièrement que dans l'apprentissage du violon, plus on progresse, plus c'est difficile...

Plus c'est difficile, et plus il faut du temps pour maitriser. Ca ne sert à rien de s'acharner, et s'énerver sur un point technique. Une petite pause n'est pas une perte de temps, à mon avis.

Maximus a écrit :"alors je reprenais la tête un peu moins lasse mon oeuvre interrompue / et tout en écrivant parmi mes manuscrits je rencontrais souvent/ quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée/ et maintes pages blanches entre ses mains froissées / où je ne sais comment venaient mes plus doux vers".

Très beaux vers, merci Maximus

Oui, ça m'arrive très (trop ?) souvent à moi aussi. J'iinsiste un peu, parfois ça lâche, mais quand c'est "irréductible" ... je vais me détendre

poème écrit en souvenir de sa fille qui s'était noyée.
l'intégralité :
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

Très beau poème ! Je vais peut-être laisser le violon dans sa boîte et faire un gros câlin à mon fils !


Maximus, merci ! Tu me rassures en disant que les acquis se consolident. J'espère que c'est le cas.

Merci Claire, ce n'est malheureusement pas un morceau qui coince, mais tout ! Même mes préférés !

J'ai bien tenté 5 jours de pause, mais sans résultat.

Peut-être est-ce également du à la pression... J'ai en effet de gros challenges en cours, un premier concert de 3 heures dans 10 jours, avec seulement 2 répétitions, et des morceaux à mon avis trop difficiles pour mon niveaux, et d'autres à venir....

Je vais peut-être aller me promener très loin, très longtemps !!!

une bonne soirée "posage de cerveau", ça fait du bien !

cat73 a écrit :Peut-être est-ce également du à la pression... J'ai en effet de gros challenges en cours, un premier concert de 3 heures dans 10 jours, avec seulement 2 répétitions, et des morceaux à mon avis trop difficiles pour mon niveaux, et d'autres à venir....

Hmm... il est fort probable qu'il y ait un lien...

Dans ces cas là, j'essaie de rationaliser :
- Quels sont les enjeux ?
- Et si je me plante, qu'est-ce que ça fait, après tout ?

Et je vais réécouter des enregistrements de concerts de fins de stage latino, hyper festifs, histoire de me rappeler pourquoi j'aime jouer du violon.

Si tu as un gros challenge, tu travailles probablement plus, au bout d'un moment tu fatigues et peut-être que tu modifies la tenue de ton violon, ce qui nécessiterait de trouver de nouvelles marques, mais le mieux est probablement comme tout le monde le dit de prendre un peu de distance avec ton instrument, on est moins crispé après quand on reprend.

Claire91 a écrit :

cat73 a écrit :Peut-être est-ce également du à la pression... J'ai en effet de gros challenges en cours, un premier concert de 3 heures dans 10 jours, avec seulement 2 répétitions, et des morceaux à mon avis trop difficiles pour mon niveaux, et d'autres à venir....

Hmm... il est fort probable qu'il y ait un lien...

Dans ces cas là, j'essaie de rationaliser :
- Quels sont les enjeux ?
- Et si je me plante, qu'est-ce que ça fait, après tout ?

Et je vais réécouter des enregistrements de concerts de fins de stage latino, hyper festifs, histoire de me rappeler pourquoi j'aime jouer du violon.

Je suis d'accord avec ce qu'a dit Claire et Sibecarre...

Après il ne faut pas oublier que comme pour les sportifs, il y a des jours avec et des jours sans... Encore + lorsqu'on s'acharne sur qqch... Ca a tendance à moins bien se passer...
Prendre un peu de recul serait peut-être une solution pour toi ?

ça fait du bien de relire ce poste quand on est dans une période de doute et motivation sur l'apprentissage du violon, il reste encore tellement de choses à apprendre que je n'aurai pas le temps de tout connaître!!!!!!!!

Malkichay a écrit :Plus c'est difficile, et plus il faut du temps pour maitriser. Ca ne sert à rien de s'acharner, et s'énerver sur un point technique. Une petite pause n'est pas une perte de temps, à mon avis.

Comme le dit Malkichay c'est de plus en plus difficile et pourtant quand on débute et qu'on commence à savoir jouer un morceau en 1ére position, on se dit : "Eh! mais j'ai fait le plus difficile, et bien non! ce n'est que le début d'un tas de difficultées... ".

Mais le principale est de garder le plaisir de jouer même si ce n'est pas parfait!

Bonjour à tous,

Merci encore pour vos conseils.

Les concerts sont maintenant derrière moi, et je ne m'en suis pas trop mal tirée....
Un peu difficile au début, le trac encore et toujours.
Mais dès l'entracte, j'ai pris un plaisir incroyable à jouer en orchestre pour la première fois de ma vie !
J'ai trouvé cela tellement merveilleux, même si j'étais de loin la plus mauvaise (mais aussi la moins expérimentée), que je renouvellerai l'expérience avec joie !
Et je mesure l'ampleur des progrès à accomplir, tout en ayant constaté que j'avais finalement bien intégré certaines choses qui me semblaient insurmontables.