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Intéressant…après ‘L’homme au loup’ on aura ‘La femme à Mozart’ !
Encore un exemple de ce que j’aime de Mozart : Concerto n° 2 pour flûte et harpe, 2° mvt
Et toi ?

Briel a écrit :le n° 3 In G Major k216 oui, surtout les 2° et 3° mvts
Je l’aime beaucoup
Ici par Gilles Apap

C'est celui avec la cadence qui fâche, non ??!!!

Briel a écrit :Encore un exemple de ce que j’aime de Mozart : Concerto n° 2 pour flûte et harpe, 2° mvt
Et toi ?

Mmmpf... que dire... bon, allez, faut bien l'accepter: je SUIS La femme à Mozart! Quand j'avais 3 ans, j'ai rêvé que Mozart entrait dans ma chambre la nuit et me chatouillait tout en me chantant une berceuse. A la fois il m'endormait et m'empêchait de dormir. Tiens, il devait bien avoir un ou deux loups blancs qui nous regardaient par la fenêtre. Je suis sans espoir.

Pour ma part, c'est effectivement de travailler le troisième concerto qui m'a fait commencer à douter de mon aversion pour Mozart... Et puis arriva ce jour terrible où je me suis dit "ah ben merde, j'aime bien Mozart en fait". Une fois le choc passé, je l'ai bien vécu ! Très bien même !

Bon, allez, je vais le réécouter alors. Tu as tout travaillé dans ce concerto, ou c'est justement un des mouvements qui t'a particulièrement fait douter de ton incurabilité?

J'aime beaucoup Mozart mes 2 conseil :
pour les puriste :
un verre d'evian puis l'adagio et fugue!
pour lrs sentimentaux :
Une bouteille de chateuneuf du pape et :
Le requiem.
résultat:
on se sent tout petit

Je crois que je vais passer directement au whisky, l'effet sera plus efficace . Fifounette, tu as relevé un fait qui m'aiderait peut-être bien à analyser ma froideur vis-à-vis de Mozart: je n'aime pas non plus l'opéra en général. Quant au génie du compositeur, je le conçois tout à fait, c'est bien là mon problème: je sais que c'est "beau", mais je ne trouve pas ça "beau". Comment mettre des mots sur tout ça après... Peut-être que je manque d'une certaine maturité, puisque je ne perçois aucune profondeur dans son art. Un peu comme lorsque je me balade dans les salles de ce qui pour moi sont les grandes tartines du XVIIème-XVIIIème français au Louvre: Poussin, Lebrun et Cie. J'ai l'impression d'être devant des oeuvres dont la seule fonction est de faire de la représentation avec plein de couleurs. Et on aura beau m'expliquer par A+B (ce qui a déjà été fait), toute la construction, le talent et la sensibilité qui animent ces oeuvres (autant Mozart que Poussin par exemple), ça ne m'aide pas à "aimer" ou à "prendre plaisir" à écouter.
A l'inverse, j'en profite pour te dire, Fifounette, que je pourrais écouter en boucle toute la journée ton enregistrement de Debussy que tu as posté: magnifique!

Sans vouloir chercher à à faire rentrer certains dans la normalité, je me permets quelques considérations sur Mozart:

Il y a indéniablement certains aspects de sa musique qui sont très simples et qui se répètent (surtout la dimension de l'harmonie).
Son génie se manifeste dans d'autres dimensions qui sont la variété de l'ornementation, et la finesse avec laquelle il la traite jusque dans les moindres détails, son inventivité et son renouvellement mélodique. Sa capacité à ne jamais écrire une note de trop, et la manière dont la forme se tient du début à la fin.

Si ton oreille est plutôt sensible à une certaine richesse ou complexité harmonique, c'est normal que n'y trouve pas ton compte (ou alors: direction "Adagio et fugue", pour cordes ou "Fantaisie en ut mineur", pour piano!).

Mais il y a un autre aspect: C'est que cette richesse mozartienne est extrêmement difficile à rendre, et très exigeant pour les instrumentistes ou les chanteurs. Ceux qui arrivent à son niveau sont très rares et on ne peut pas en vouloir aux autres! Mozart mal joué ne me touche pas.

Si Mozart ne te touche pas, il ne faut évidemment pas te forcer! Ce serait idiot et sans aucune chance de réussir.

Par contre je suis absolument certain qu'il y a certains aspects de la musique qui t'échappent. Je ne te connais pas assez pour développer, mais je n'ai pas le moindre doute la-dessus. Tu es loin d'être le seul et il n'y a pas le moindre sous-entendu péjoratif dans ce que je dis là. J'ai moi-même été longtemps hermétique à Chostakovitch, aux sonates et partitas, au jazz... même Celibidache, jeune ne comprenait pas Bruckner! C'est d'ailleurs la même chose avec les œuvres que l'on aime: On n'est pas toujours sensible à toute la richesse qu'il y a dedans! Entrer dans un style, le découvrir, l'apprécier, comprendre chaque note, chaque phrase, chaque œuvre, est un processus qui peut être long mais qui vaut le coup (c'est normal, chaque compositeur a passé sa vie à améliorer un style -le sien- et nous n'en n'avons qu'une pour découvrir toutes les richesses de chacun alors qu'ils sont si différents! On entre pas chez tous le compositeurs par la même porte!).

Mais en ce qui concerne le génie de Mozart, je suis catégorique!

Merci beaucoup Renaud d'avoir pris le temps de m'offrir ce développement sur Mozart! Si effectivement ma difficulté à être touchée par sa musique risque de ne pas évoluer vers un mieux, au moins je vais pouvoir le réécouter avec ton approche analytique qui lui donnera au moins un plus grand intérêt pour moi.
Mal interprété, Mozart devient en effet inaudible pour moi.. mais je crois que peu de faute revient aux interprètes dans mon cas. Quant à ce que tu dis au sujet de mes lacunes m'empêchant de comprendre la richesse de son oeuvre, tu as certainement raison. J'ai suivi pendant trois ans des cours de langage et analyse musicale au conservatoire, donc je me rends compte de ce que veut dire "comprendre" une oeuvre, et j'ai peut-être été un peu trop distraite lorsque ce cher Mozart a été étudié (et ça date aussi...). Mais peut-être aussi est-ce alors plutôt la conscience de cette perfection de composition, ce côté infaillible de petit prodige qui castrent un peu l'émotion que je pourrais ressentir à son écoute...
Une chose est sûre, si je finis par aimer Mozart, ce sera grâce aux efforts que vous avez faits pour m'y aider et montrer comment vous, vous l'aimez!

Fifounette a écrit :Si ça peut t'aider moi non plus je ne supporte pas l'opéra ... pourtant ceux de Mozart j'adore !!

Attention, il y a opéra et opéra. Entre un opéra de Verdi et un opéra de Purcell, il y a un monde. On peut aussi être touché par certaines voix et pas d'autres (les gros vibratos bien larges, beurk). Et puis, l'opéra c'est aussi un spectacle (mais ça coûte cher !) La voix est pour moi le plus bouleversant des instruments.

Je suis allée écouter pas mal d'opéras faut dire que par chez moi on a le choix j'ai de la chance ... mais quel que soit le style en général je suis vite "gavée" soit je m'endors si le volume sonore me le permet , soit je commence à me tortiller d'impatience sur ma chaise au bout de trois quarts d'heure ... Le dernier que je suis allé voir c'était la Flûte Enchantée de Mozart justement ... là je ne me suis pas endormie mais il faut dire que la mise en scène était tellement farfelue (un truc contemporain sans queue ni tête) que j'étais morte de rire du début à la fin ... Dommage parce que les chanteaurs étaient très bien j'ai trouvé !
En général à l'opéra je regarde les malheureux musiciens coincés en bas dans la fosse en train de s'escrimer à lire les partoches éclairées par une petite loupiotte et je me dis que j'aimerais pas être à leur place !

pierre a écrit :Connais-tu ça : http://www.dowani.com/download/files/Ca ... 005%20.pdf ?

Non, je ne connaissais pas, mais j'ai essayé dans le même genre un accompagnement de la Romance en fa de Beethoven. C'est sympa une fois ou deux, mais je m'en suis vite lassée, ça ne remplacera jamais l'échange qu'il y a avec un autre musicien. Ce que je n'ai pas aimé surtout est ce qui t'intéresse toi: la rigueur rythmique: ça me contraint vraiment trop dans l'interprétation. Mais j'essaie de trouver justement un petit orchestre, ou motiver d'autres musiciens de ma connaissance à jouer ensemble... je ne désespère pas.
Quant à toi et Mozart... direction l'auditorium illico presto! Je veux t'entendre!