Tom_kook2 a écrit : ↑lun. 17 mai 2021 21:14
Merci pour vos réponses!
C'est vrai qu'à mon âge le sujet de l'orientation professionnelle commence à se poser très souvent et les carrières artistiques sont peu souvent considérés et proposées. J'essaie d'y voir plus clair.
Est-ce-que certains d'entre vous pourrait expliquer comment s'est fait leur choix d'orientation ( genre si vous avez su dès le début ou pas) et comment les parents l'ont pris?
Mon premier conseil est de ne jamais idéaliser des études ou une profession. Toutes les voies ont leurs avantages et toutes les voies ont leurs défauts. L'unique question qui importe est : est-ce que pour toi les avantages sont plus importants que les défauts ? Aujourd'hui et dans 10 ans ? Je t'engage aussi à bien réfléchir à chaque point en prenant en compte défauts et avantages. Par exemple, je suis jeune chercheuse et actuellement il est quasiment indispensable pour un jeune chercheur de s'expatrier quelques années au moins. Souvent, quand tu dis ça aux étudiants, ils te disent que c'est méga cool l'expatriation (ou au contraire que c'est l'enfer), mais je n'ai jamais entendu un étudiant peser proprement les implications de l'expatriation. C'est soit viscéralement génial ou horrible, mais jamais réfléchi.
Pour cela, tu peux parler avec des gens qui ont 5 à 10 ans d'avance sur toi et si cela existe lit les articles carrière dans la filière qui t'intéresse (demande où trouver cela). Tu peux aussi poser des questions sur les points positifs et les points négatifs (surtout les points négatifs) d'un choix donné.
Pour les parents, je crois que l'immense majorité des parents veut le bonheur de ses enfants. Ils sont conscients qu'à 17 ans, on est encore un peu-beaucoup naïfs, qu'on ne se rend pas compte de certaines choses et que parfois il faut un peu casser les rêves. Mais je pense qu'arriver avec un projet, réfléchi, construit, réaliste, et qui fait sens satisfera l'immense majorité des parents.
Sinon, pour répondre à ta question, non je ne savais pas. Je savais juste que je voulais enseigner. Par contre quoi ? J'aimais tout à l'école et j'ai choisi les sciences plus par hasard qu'autre chose. Vu que pour les postes que je voulais en enseignement il fallait un doctorat en plus de l'agrégation, je voulais faire une thèse en volcanologie, parce que la volcanologie c'est super cool. Et puis finalement, j'ai préféré la biologie aux géosciences en spécialité. Et puis pendant mes études, j'ai dû faire des stages de recherche et j'y ai attrapé le virus de la recherche. Donc finalement, j'ai fait l'agreg et une thèse (en biologie), mais ce coup ci pour avoir une carrière universitaire mi-recherche, mi-enseignement et pas une carrière d'enseignante à 100%. Évidemment, j'avais aussi des avis préconçus sur ce que serait mon projet de recherche en biologie et finalement j'ai pas mal divergé, au fil des rencontres et des nouvelles connaissances acquises. Ah ! Et aussi, je voulais rester dans ma région et maintenant je suis à l'étranger et sans vraiment avoir envie de revenir. Bref, je n'ai pas du tout atterri là où je prévoyais d'atterrir à 17 ans
Par contre à chaque étape, je savais quel était mon but, j'avais pesé proprement chaque choix, défini les plans B, C et D et je suis restée ouverte d'esprit, ce qui m'a permis de découvrir plein de choses. Et je n'ai jamais regretté l'un de mes choix, même si parfois il aurait existé une voie plus directe.
Je plussoie en tout point Malki et Alain, les choix que tu fais à 17 ans ne t'engagent pas jusqu'à ta retraite. Mais prends conscience que changer de voie n'est pas facile, psychologiquement mais aussi matériellement. Disons que certains ont une vision idéalisée de la réorientation, et étant dans une voie où la réorientation est souvent nécessaire, j'ai vu trop de gens le faire pour l'idéaliser. Cela dit, même si cela peut être difficile, cela peut aussi être très gratifiant.
Je te recommande aussi, surtout si tu choisis une voie d'excellence, de t'intéresser au développement personnel. Mais pas le développement personnel, recette magique. Mais un qui est adapté à tes objectifs. Par exemple, pour un chercheur, savoir apprendre efficacement sur des domaines éloignés de son cœur de métier est vital, de même que la gestion de l'échec (quotidien). Alain mentionnait que la gestion de la liberté est quelque chose de difficile et je suis d'accord à 300% avec lui. Apprendre à gérer ma liberté a aussi été super important (et est un travail toujours en cours). Et tout cela, tu ne l'apprendras jamais dans une salle de classe.
Enfin, quelque soit ton choix, pense que tu n'es pas qu'une carrière. Il y a une vie autour des études et du travail et celle-ci doit te permettre de t'épanouir. Évidemment, si tu choisis une voie d'excellence (définition Alain ou autre), il te faudra énormément travailler avec beaucoup d'intensité. Mais tout le travail du monde sera inutile, si tu n'es pas épanoui et ton travail, même rêvé, même réalisé dans les meilleurs conditions, ne suffira probablement pas à ton épanouissement.