Partie 3
3e niveaux de jeu
Le 3e niveau est d’ajouter le vibrato et les (changements de) positions.
Pour le vibrato, ici c’est assez technique. D’abord, parce qu’il y en a quasiment partout et de façon soutenue. Ce qui est éprouvant pour les muscles et articulations. Et tenir la distance sur un morceau comme celui-ci est plus difficile qu’il n’y parait.
Ensuite, parce qu’il faut varier son vibrato en fonction du sens de la phrase.
Pour reprendre notre exemple précédent, le vibrato de la première note doit être travaillé pour donner une introduction douce et soutenue à la fois. Puis il doit accompagner le crescendo, ou encore l’arrivée sur le « fa » de la troisième mesure donne lieu à un vibrato adapté pour faire ressentir la résolution etc…
Pour jouer sur le vibrato, le plus simple est de modifier sa fréquence et / ou son amplitude ainsi que vibrer par le haut ou par le bas. Pour les plus souples, on peut choisir d’y engager certaines ou plusieurs parties du corps : bras, poignet, doigt etc…
Maîtriser cet aspect demande un haut niveau.
Même principe pour les changements de position où il faut placer les démanchés pour faire entendre (ou pas) certains effets qui soutiennent la phrase musicale.
Pour reprendre l’avis de Cedin16 d’hier, je crois aussi que le mieux est de commencer en 3e position et de privilégier la corde de « la » autant que possible.
Mais cela introduit une difficulté supplémentaire, car il va falloir être très vigilant sur la qualité du vibrato de son petit doigt
Ensuite, je veux revenir sur les effets de démanché. Certains les détestent, d’autres en mettent partout au point de rendre le son « baveux ». En classique, c’est en général peu présent, mais beaucoup plus en trad ou klezmer.
Ici, il y a un passage où j’aime en mettre :
Pour faire le démanché du « la dièse » au « mi », j’aime faire entendre la toute fin du glissement de doigt afin de soutenir la résolution de la phrase

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En conclusion, pour moi, ce morceau est magique car à la fois magnifique, abordable à tous les niveaux, et réabordable à plusieurs niveaux en fonction de l’évolution du violoniste.
Un morceau que l’on peut jouer toute sa vie sans s’ennuyer
